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 JACQUES COEUR DE BOURGES
 
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SUR LES PAS DE JACQUES COEUR A BOURGES
 

 

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A LIRE : BOURGES MYSTERIEUX
 
NOUVEAUTES DU SITE

 

SUR LES PAS DE JACQUES COEUR A BOURGES

0/ La fresque de Bourges
Bourges en 1400

1/ La maison de naissance
avec Pierre Cœur

2/ Eglise Notre Dame
voisine des Coeur et Bacquelier

3/ Musée du Berry (de Varye)
épouse de Guillaume de Varye

4/ Bas du palais Jacques Cœur
épouse de Colin de Picart

5/ Le quartier de Jacques Cœur (à 20 ans)
la voisine de Jacques et Macée.

6/ Maison de Macée de Léodepart
Macée de Léodepart

7/ Palais du duc Jean de Berry
Perrette Coeur la fille de Jacques.

8/ Cathédrale, Jacques et Jean Cœur
Jacob de Littemont, auteur du vitrail de l'Annonciation.

9/ Place Georges Sand
Marguerite La Touroulde.

10/ rue Coursarlon

 

11 /Saint Aoustrillet.

 

12/ Palais Jacques Cœur
Macée de Léodepart


Bourges en 1400

" Bienvenue dans le Royaume de France en 1400 ou de ce qu'il en reste.
Car nous sommes en pleine guerre de 100 ans, elle a commencé en 1340, et nous sommes en partie occupée, avec en 1415 la lourde défaite d'Azincourt.

Notre pays est ravagé par des troupes régulières mais aussi par des brigands et autres écorcheurs, c'est une guerre franco-anglaise auxquelles se superposent des famines et à des épidémies comme la peste.

Bourges deviendra capitale de la France vers 1418 lorsque le Dauphin doit quitter Paris pour se réfugier à Bourges. Et il deviendra " le petit Roi de Bourges ".

Jacques Coeur fête donc ses 18 ans dans un pays où il ne fait trop bon vivre. "

L'Histoire de Jacques Coeur en quelques mots

Jacques Cœur est né à Bourges en 1400 où son père exerçait la profession de marchand pelletier. Il passe son enfance dans le quartier de la rue des toiles, au pied du rempart et pas loin du Palais du duc Jean. Très jeune, il gère un des douze changes de la ville.
Jacques Cœur devient un commerçant à une échelle beaucoup plus ample que ses concurrents de l'époque. Marchand mais aussi banquier, armateur, industriel, maître de mines dans le Forez, il est le contemporain de Jeanne d'Arc, de Gilles de Rais, et le confident d'Agnès Sorel.
Il conçoit des routes, installe des comptoirs pour faire " commerce avec les infidèles ", créé une flotte de navires. Ses galées, et le négoce avec le Levant devint plus que prospère.
Il est un " manager " d'une grande modernité, à la fois Receveur des taxes sur le sel, Commissaire aux Etats du Languedoc, maître des Monnaies et Argentier du Roi.
Il tisse un réseau commercial de toute première importance, avec Montpellier, puis Lyon, Avignon, Limoges, Rouen et Paris.
Comme l'écrivent ses biographes, " Il fut créateur, sans le savoir, des sociétés multinationales et des entreprises à succursales multiples, il réussit à stopper la dévaluation de la monnaie ". Il fut un génial administrateur et un diplomate dans des situations délicates, fréquentant les rois, les princes et les papes.
Jacques Cœur est anobli en 1441, et deux ans plus tard, il acquiert un terrain, pour y construire une " grant'maison ", ce que nous appelons le Palais
En 1450, le Palais est presque terminé. Jacques Cœur est arrêté sur l'ordre du roi Charles VII le 31 juillet 1451. Il est emprisonné pour une dizaine de motifs plus ou moins sérieux. Mais à l'époque on ne badine pas avec les aveux. Torturé et soumis à la question il avoue tout ce que veulent ses détracteurs, et il est condamné le 23 mai 1453.
Il va finir sa vie aventureuse comme dans un roman de cape et d'épée. Il s'évade de sa prison, rejoint Rome et le Pape, affrète une flotte au nom de son illustre hôte, et s'en va combattre les infidèles. Il meurt le 25 novembre 1456 dans l'île de Chio, sans doute lors d'un combat naval avec les Turcs.


La fresque de Bourges au 17 de la rue Jean Jaurès

Mesdames et messieurs, bienvenue sur les pas de Jacques Coeur dans sa ville natale, nous allons parcourir des rues anciennes avec, de temps à autre un arrêt devant un lieu, un monument une rue qui eut de l'importance pour l'argentier de Charles VII.

Pour aller plus loin, les Amis de Jacques Coeur vous remettront dans le XV ième siècle.

Une citation pour commencer :
"Qui voudrait tout connaître de Jacques Cœur, de l'homme et de sa vie, serait vite déçu à considérer le peu que nous pouvons savoir.
Sa nature, son caractère, ses façons d'être, tout nous échappe". Ecrit Jacques Heers.

Nous sommes devant une fresque monumentale qui est due à Patrice Pellerin, un auteur et dessinateur de bandes dessinées.
La ville de Bourges avait depuis longtemps, sous l'influence de l'adjoint à la culture Philippe Gitton, le souhait de créer une fresque murale mettant en valeur son patrimoine et son histoire.
Elle représente l'entrée dans la ville de Bourges de Charles VII avec à ses côtés Jacques Coeur sur 11 mètres par 7,5 mètres, une palette de 20 couleurs et 80 litres de peinture ont été nécessaires.

C'est l'entrée de Jacques Coeur dans Bourges avec Charles VII. Une belle image qui n'a rien d'historique mais qui rappelle que ces 2 personnages ont été à Bourges très importants au XV ième siècle.

C'est la société Cité Création de Lyon qui a été choisie pour cette réalisation et c'est donc Patrice Pellerin, grand nom de la BD qui fit le dessin.
Tout a commencé ensuite en atelier avec une maquette au 1/10 , avec un quadrillage de 2 mètres par 1 et une projection carré par carré, avant d'aller sur le terrain et le mur.
Techniquement ce ne fut pas simple, le mur a été pré-enduit, une couche d'accroche apposée suivie d'une couche de finition acrylique.
Cette fresque est due à Elodie et Leatitia de Cité Création, des spécialistes lyonnais de ce type de peinture. Comme Lyon ou Roanne. ce sont des jeunes femmes qui ont effectivement peint le mur, avec un échafaudage situé à 10 ou 15 mètres de hauteur pour reproduire l'illustration à l'échelle.
L'inauguration s'est déroulée le samedi 21 novembre 2010.

Cette fresque est magnifique, mais ne correspond pas à la réalité, Jacques Coeur et son roi ne sont jamais entrés ainsi dans Bourges, on connaît deux entrées de Jacques Coeur aussi solennelles, l'une dans Rome, lors d'une ambassade, l'autre à Rouen après une victoire sur les anglais.

Traverser l'avenue Jean Jaurès et prendre la rue de Parerie


1/ La maison de naissance de Jacques Coeur

Nous sommes au N° 13 de la rue Parerie et c'est ici que va naître Jacques Coeur.

En effet, jusqu'à ces dernières années, beaucoup d'inconnues subsistaient sur la date et le lieu de naissance de Jacques Cœur. Il était né à Saint Pourçain ou à Bourges, parfois même à Montpellier! et même à Bourges sa maison de naissance qui fait l'objet d'une belle plaque commémorative que nous verrons tout à l'heure.
Les travaux de Monsieur Jean Yves Ribault sur ces sujets permettent d'améliorer notre connaissance .

Son père Pierre Cœur, était originaire de Saint-Pourçain, et il s'installe à Bourges, comme marchand pelletier. Bourges est alors une ville importante dans laquelle le commerce est florissant. Ce devait être avant 1400, probablement vers 1392/98, sous l'influence de la cour du duc Jean de Berry.

Pierre Coeur va épouser la veuve d'un boucher, Jean Bacquelier, mort récemment, sans doute entre 1395 et 1400.
Cette veuve dont on ignore le prénom avait eu un enfant, Jean Bacquelier, fils de son père Jean, et né vers 1395 et mort, là, c'est une certitude en 1475, comme chanoine. C'est à dire à 80 ans.

 

Pierre Coeur le père de Jacques

" Mon nom est Pierre Cœur, je suis originaire de Saint-Pourçain, et je me suis installé à Bourges, comme marchand pelletier à la fin du siècle dernier.

Bourges est alors une ville importante dans laquelle le commerce est florissant sous l'influence de la cour du duc Jean de Berry. Ce devait être avant 1400, probablement vers 1392.

Je vais épouser la veuve d'un boucher, Jean Bacquelier, mort récemment, sans doute entre 1395 et 1400, vous savez, moi les dates.

Cette belle et joyeuse veuve avait eu un enfant, Jean Bacquelier, fils de son père Jean, et né vers 1395 et comme me le dira sa mère, nous en ferons un chanoine.

Et donc avec la veuve Bacquelier nous auront des enfants, deux fils, Jacques, né en 1400 et tout petit j'ai pensé qu'il deviendrait un grand homme.
Et puis Jacques Cœur, ça sonne bien et une autre fils Nicolas Cœur né vers 1403 et qui sera chanoine.

Nous aurons aussi une fille, Perrette qui va se marier plus tard avec un Jean Bochetel. "

Les bouchers formaient une corporation riche et renommée au Moyen Âge.
Donc, la veuve Bacquelier se marie avec Pierre Cœur, et ils ont deux fils, Jacques, né en 1400 c'est notre Jacques Cœur et Nicolas Cœur né vers 1403 et qui sera chanoine. Et aussi une fille, Perrette qui va se marier avec un Jean Bochetel.

On a aussi pensé que Pierre Coeur avait épousé la fille de Jean Bacquelier, mais avec la naissance du chanoine, ça ne cadrait pas. Marié à une veuve, c'est beaucoup plus crédible.

Pierre Cœur possédant une maison, en 1408, rue de la Parerie, et "sise près des étuves de Montmarault", au bord de l'Yévrette.
L'Yévrette est une rivière sans doute artificielle mais les récentes recherche sur le site Avaricum sont moins affirmatives. Cette rivière partait de la rue Charlet, boulevard Chanzy et passait rue Mirebeau, puis en bordure de l'Hôtel Dieu et allait se jeter dans l'Yèvre vers la place Rabelais actuelle, on trouve cette rivière sur le plan de Nicolas de Fer. Aujourd'hui, cette rivière est busée et sa sortie se fait en face du centre Leclerc.

De plus, on retrouve cette même maison, dans un texte de 1409, comme ayant appartenu aux héritiers de "feu Jean Bacquelier".

Cette maison natale aurait été détruite lors du grand incendie de 1487. Il est vrai que cette fois l'incendie de la Madeleine a détruit le quartier.

Le petit Jacques Coeur va passer les dix premières années de sa vie en ce lieu, et c'est sans doute pour le travail du père, car le travail des peaux nécessitait beaucoup d'eau et au bord de l'Yèvrette, c'était l'idéal.

Jacques Cœur est donc né ici, au bord de l'Yèvrette à côté de l'Eglise Notre Dame (qui s'appelait Saint Pierre le Marché et vers laquelle nous allons nous diriger.

C'est une très forte probabilité, et aujourd'hui nous n'avons pas beaucoup d'autres solutions.

Prendre la petite rue Notre Dame appelée autrefois, à la Révolution rue Minerve.


2/ Eglise Notre Dame (ex Eglise St Pierre le Marché)

Cette Eglise Notre Dame actuelle est construite une première fois en 1157, par des chanoines réguliers de Saint Augustin, elle s'appelle alors " Saint Pierre et Saint Paul le Marché ". Le nom marché provient d'un marché aux pourceaux. Les spécialistes ne sont pas d'accord sur les dates de la construction de cette église (entre 1157 et 1487).

Ce fut donc l'Eglise de Jacques Cœur et de sa famille, ils habitaient à 50 mètres de celle-ci, rue de Parerie. On imagine le jeune Jacques assistant aux messes et vêpres…. Car la famille était très chrétienne.
Ainsi son frère Nicolas sera chanoine et deux des fils de Jacques Coeur entreront dans les ordres, nous en reparlerons. Il fut aussi l'ami de plusieurs papes. Nicolas V et Calixte 3.

L'église Notre Dame

Ici, dans cette Eglise qui est celle de Jacques Cœur et de sa famille, ils habitaient à 50 mètres de celle-ci, rue de Parerie. J'étais leur voisine aux Coeur et aux Bacquelier.

Ils vivaient bien, ils étaient dans la corporation des bouchers, par dame Bacquelier et ils tenaient le haut du pavé.

Je me souviens du jeune Jacques qui venait avec ses copains et copines jouer dans les recoins de cette église de la paroisse, car ils n'allaient pas dans la grande église, celle des chanoines. Ils passaient là au moins dix fois par jour.

Il y avait beaucoup de messes, de vêpres…. Car la famille était très chrétienne, et aussi des processions autour de l'église pour que Dieu fasse enfin la pluie lorsqu'il n'y avait pas eu d'eau pendant longtemps.

Comme d'autres monuments et une grande partie de la cité, l'église est détruite lors du grand incendie de la Madeleine au mois de juillet 1487.
C'est donc au XVI ième siècle, vers 1520 qu'elle est reconstruite, la nef ayant été allongée d'une cinquième travée et selon une tradition non vérifiée au plan de l'histoire, et ce serait l'architecte local Guillaume Pelvoysin qui construisit la tour nord.
Au XVII ième siècle, l'entrée latérale située au sud est restaurée dans le style du moment, c'est à dire avec des colonnes corinthiennes qui donnent une petite note classique. mais le 27 mai 1562, lors de l'entrée dans Bourges des Huguenots, elles est à nouveau pillée par les soudards du comte de Montgomery.
La tour est haute de 37 mètres jusqu'à la balustrade, et l'on remarque des traces d'éclats, sans doute, selon M. Jenny, des restes des guerres de religion, ou par les anti cléricaux du XIX ème siècle.
Après avoir servi de dépôt de salpêtre puis de magasin de foin pendant la Révolution, elle est rendue au culte et prend en 1803 le vocable de Notre Dame.

L'intérieur de l'église comprend quelques trésors du patrimoine local. A titre d'exemple, un bénitier fleurdelisé en marbre blanc du XVI ième est très beau. Il vient peut être de la Sainte Chapelle de Bourges Une inscription datée de 1507 est tirée du " Roman de la Rose " : "Tout se passe et rian ne dure ne ferme choze tant soit dure " ce qui signifie " tout se passe et rien ne dure, pas même une chose si dure soit-elle ". Ce bénitier de style Renaissance italienne est classé depuis 1892, c'est dire sa valeur.

Un autre bénitier du XVI ième siècle est décoré de coquilles.
Quant à l'autel, il est consacré à Sainte Jeanne de France, fille de Louis XI, femme de Louis XII, elle fut duchesse du Berry et fonda en 1502 l'Ordre des Annonciades dont la chapelle est située rue du 95 ième de ligne.
Cette église comprend de remarquables vitraux de la fin du XV ième siècle, en particulier celui consacré à Saint-Jean-Baptiste en huit tableaux. Sur le plan pictural, un tableau du XVII siècle de Valentin de Boulogne, un disciple du Caravage représente une descente de croix.
Cette église ne possède pas de transept, elle se compose d'une nef avec 4 travées et elle s'achève par un chevet à pan coupé.
Elle appartient à la ville, et elle est actuellement en travaux et il faudra bien 20 ans pour le remettre en état. Et surtout trouver un mécène comme Jacques Coeur pour trouve rl'argent.

Prendre la rue Cambournac, puis à gauche vers la place Planchat en direction de la rue des Arènes.


Je signale que Jacques Coeur possédait une maison dans la rue Saint-Sulpice et plus anciennement rue Montchevrye qui est la rue Gambon actuelle, elle était située à 5 maisons après la rue des 3 Pommes, juste en face de l'Hôtel Dieu. La maison de la Reine Blanche date de 1488.

3/ Musée du Berry ( façade de la famille de Varye)

Nous sommes devant le musée du Berry, mais celui-ci, appelé Hôtel Cujas, est construit par un marchand et il date du début du XVI ème siècle : la date de fin de construction de cet Hôtel ne peut échapper à personne dans notre pays, puisqu'il fut terminé en 1515 !

C'est un riche marchand venu d'Italie, Durand Salvi qui fit construire ce bâtiment. Cet homme était le principal fournisseur d'étoffes des " Grands " qui passaient à Bourges. En 1506, il habillera le roi Louis XII et sa femme Anne de Bretagne.
Pourtant, Durand Salvi ne donnera pas son nom à l'édifice, il prendra assez vite le nom de Cujas, ce dernier l'achète en 1585 et comme il était un des grands juristes européens, l'hôtel se nommera dès lors Hôtel Cujas.

Quelle relation avec Jacques Coeur, mort en 1456 et ce lieu ?

A l'angle de la rue Coursarlon et de la rue Porte Jaune, il y avait dans l'angle sud-est, l'Hôtel particulier de la famille de Varye. Nous y passerons tout à l'heure.
Guillaume de Varye fut à la fois le premier collaborateur de Jacques Cœur et aussi son ami. C'était son directeur fiancier.
Sauf … le décors de la façade qui a été transporté ici devant le musée du Berry et c'est assez récent.

Guillaume de Varye

Comme toutes les épouses de ces facteurs de Jacques Coeur , j'attends mon mari, Guillaume.

Guillaume de Varye, mon homme, est à la fois le premier collaborateur de Jacques Cœur et aussi son ami.

 

Entre 1444 et 1449, le grand Jacques Cœur qui ne peut pas être partout va essayer de nouer des liens commerciaux avec l'Angleterre, pendant la trêve de Tours et mon Guillaume, pour le compte de l'argentier du roi, à qui il ne refuse rien, achète du cuir, des draps et de la laine en Ecosse, une partie va à La Rochelle, une autre passe par Bruges.

Regardez, j'ai ici le dernier billet à ordre, mon Guillaume s'étant fait livrer des draps de Londres en février 1449, en vue de faire du commerce.
J'ai essayé ces draps la semaine dernière ...

 

 

C'est au début des années 1930 que la façade de cet Hôtel de Varye, situé à l'angle de la rue Porte Jaune et Coursarlon va faire l'objet de longues discussions afin de savoir ce qu'il faut faire de cette façade magnifique alors que le reste de l'Hôtel était démoli.
Il ne restait que peu de choses de ce lieu alors qu'il était occupé par l'entreprise Tessiot.

En fait, cette façade avait été démolie pierre par pierre en 1899, et le conseil municipal 30 ans plus tard ne savait pas qu'en faire. Toutes les pierres avaient démontées, classées et numérotée et mis dans les réserves du musée du Berry, en attendant de trouver un lieu. Il y avait par ailleurs de magnifiques sculptures datant du Moyen Äge, plus précisément du XV ième siècle.
Dans un premier temps, la reconstruction fut envisagée place Cujas, c'était au cours de la séance du conseil municipal du 8 novembre 1926.
Et c'est dans le cadre de l'extension du musée du Berry, place Planchat que cette façade sera implantée dans les années suivantes. On peut aujourd'hui admirer cette façade de l'Hôtel de Varye.

Entre 1444 et 1449, Jacques Cœur va essayer de nouer des liens commerciaux avec l'Angleterre, pendant la trêve de Tours et Guillaume de Varye, pour le compte de Jacques Cœur achète du cuir, des draps et de la laine en Ecosse, une partie va à La Rochelle, une autre passe par Bruges.
Guillaume de Varye s'était fait livrer des draps de Londres en février 1449, en vue de faire du commerce.
Guillaume de Varye, fut longtemps l'agent de l'argentier à Genève. Dans ces opérations lyonnaises, il ne semble pas créer d'affaire personnelle: il soutient plutôt des affaires existantes, auxquelles il rend de la vitalité, et participe à leurs bénéfices. Il est plutôt un banquier d'affaires.

Poursuivre par la rue des Arènes vers la place Berry.


4/ Bas du palais Jacques Cœur

Et nous passons dans le bas de la ville, nous sommes ici dans les fossés de la ville, à quelques pas des arènes gallo-romaines qui existaient à l'époque de Jacques Cœur.

Ce palais que nous reverrons en fin de visite, imaginez qu'il n'y avait que des tours et des remparts gallo-romains.
Jacques Coeur en 1443 achète une parcelle sur le rempart gallo romain, appelé " le fief de la Chaussée " d'une superficie de 5000 mètres carrés.
Le propriétaire étant alors Jean Belin, qui était l'héritier du premier trésorier de la Sainte Chapelle, et le prix est de 1200 écus d'or.
Le nom de La Chaussée était celui de propriétaires antérieurs, et hormis les tours, on ne sait pas ce qu'il y avait sur cette parcelle.

 

Colin le Picart

Le nom de ma famille aurait du devenir célèbre, car c'est mon homme à Bourges, qui a construit cette Grand Maison, avec aussi son ami Jean de Blois.

Pour cette construction Jacques Cœur qui avait beaucoup d'écus, en or et en argent avait mis en place une organisation importante, car visiblement, il n'était pas très présent à Bourges. Macée son épouse me l'avait dit et elle s'en plaignait.

Par contre il savait choisir ses collaborateurs, sur ses bateaux comme dans ses comptoirs, et pour la construction de la Grand'maison, il fit de même.

La maîtrise d'ouvrage est assurée par mon homme Et deux " hommes du Grand Jacques " participent aux finances de la construction, c'est Pierre Jobert et Jacquelin Collet, aidé à partir de 1447 de Guillot Trépan.

L'Argentier du roi va recruter des équipes formée de gens d'expérience qui avaient travaillé à la construction du palais du duc Jean de Berry.
Le bois viendra de la forêt de Blois, mais aussi des terres d'Aubigny, alors que les pierres, proviennent de Vallenay, Saint Florent et bien entendu de Charly pour les pierres sculptées.

Jacques Coeur fait donc construire une bâtisse avec une partie pour l'habitation mais il y a une dénivellation de près de 6 mètres entre le haut et le bas de son terrain.
Il fait donc une partie de type forteresse moyenâgeuse en réutilisant des tous, trois tours qui existent encore et une grande partie des pierres du rempart sont, comme souvent à Bourges, démontées et remise sur d'autres murs de ce qui sera la Grand'Maison de monseigneur l'Argentier.

On ne sait pas qui a construit la cathédrale de Bourges, et les grandes cathédrales de France en général, c'est beau l'anonymat du Moyen Âge ! A Bourges, on sait qui a construit son Palais. Pour cet édifice Jacques Cœur avait mis en place une organisation importante, car visiblement, il n'était pas très présent à Bourges.
Par contre il savait choisir ses collaborateurs, sur ses bateaux comme dans ses comptoirs, et pour la construction de la Grand'maison, il fit de même.
La maîtrise d'ouvrage est assurée par deux "hommes à lui", Pierre Jobert et Jacquelin Collet, aidé à partir de 1447 de Guillot Trépan.

La maîtrise d'œuvre est effectuée par des équipes formée de gens d'expérience qui avaient travaillé à la construction du palais du duc Jean de Berry.
Le bois viendra de la forêt de Blois, mais aussi des terres d'Aubigny, alors que les pierres, de manière classique à Bourges proviennent de Vallenay, Saint Florent et bien entendu de Charly pour les pierres sculptées.

Nous poursuivons notre périple, avec quelques dates et rappels :

- Jacques Coeur naît en 1400 à Bourges.
- Il va devenir un marchand, comme son père mais aussi un homme d'argent comme son beau-père, la famille ça sert.
- Il est remarqué par le roi Charles VII qui en fait son Argentier.
- L'Argentier, ce n'est pas un ministre des finances, c'est le gestionnaire de l'argenterie, une sorte de grand magasin où se servait la cour et la belle Agnès Sorel.
- Cette Argenterie n'était pas u peu située à Bourges mais à Tours.
- Très riche, on dit " riche comme Jacques Coeur " au XV ième siècle.
- Il fait du commerce à grande échelle, il a des routes, des comptoirs et des navires.

 

Poursuivre rue des Arènes et monter par la rue de Linière, l'ex rue Haute et on va franchir le rempart.

5/ Le quartier et la maison de Jacques Cœur marié

Après avoir habité rue de la Parerie, au bord de l'Yèvrette, le père de Jacques Cœur déménage en 1409, il va s'installer avec toute la famille dans ce quartier.

Jacques Cœur à son mariage vers 1420 restera dans ce même quartier, on ne sait pas trop où. C'est sans doute dans une maison attenante à celle de son père ou de son beau père, nous le verrons dans quelques minutes.

Et après son mariage, on ne sait pas combien de temps après, voici la maison dans laquelle, il va venir vivre avec son épouse, c'est une maison d'angle.
En effet, Jean-Yves Ribault puis Jacques Heers affirment qu'en 1436, Jacques Coeur a 36 ans, il a une femme, Macée de Léodeppard et plusieurs enfants. Il habitait dans une des maisons nouvellement construites, ici à l'angle de la rue des armuriers et de la rue de Linière, en face de l'actuelle bibliothèque des 4 Piliers. Mais on ne sait pas depuis quand......
Il restera dans ce lieu de nombreuses années, jusqu'à la construction à partir de 1443 de la Grant' maison.

 

Jacques Coeur a 20 ans

Je suis la voisine d'en face, je me souviens de ce couple, Jacques et Macée , ils sont mariés depuis pas mal de temps, depuis 1420 je crois.

Et bien c'est ici qu'ils vont habiter, dans une des maisons nouvellement construites, ici à l'angle de la rue des armuriers et de la rue de Linière. Mais je suis incapable de vous dire quand ils ont déménagé ici.

Il restera dans ce lieu, avec femme et enfants, il y en aura au moins 6, qui jouaient avec les miens.
Et puis ils iront dans la grand maison mais pas pour très longtemps.

Ils jouaient dans tout le quartier pendant de nombreuses années, jusqu'à la construction à partir de 1443 de la Grant' maison.

Cette vaste maison, avait été occupée par un armurier Jean de Galles et les greniers et maisons attenantes, situées sur l'ancienne abbaye Saint Hyppolite pouvaient servir à la fois de celliers de forges et d'entrepôts pour fabriquer des armes.
Cette rue des Armuriers fut en effet le lieu de fabrication d'armements... une spécialité de Bourges dès le XV ième siècle.

Jacques Coeur fera venir des armuriers de Milan, les frères Balsarin et Gasparin de Trèz et en association avec ces professionnels, il fabriquera et commercialisera des armes blanches, des harnais et surtout des brigandines, qui étaient des gilets en velours comportant des lames d'acier pour protéger le corps. Les écossais de Charles VII étaient friands de ce type d'équipements.

poursuivre par la rue des Armuriers

 

l'Ilôt Saint Hippolyte,

Un lieu peu ou mal connu, c'est un ensemble de maisons, parcelles et cours qui furent la propriété du chapitre de la Sainte Chapelle. A l'origine, il s'agissait d'une abbaye de moniale appelée Saint Hippolyte et tout un quartier lui appartenait, de la place actuelle des 4 Piliers à l'Eglise Saint Pierre le Guillard, puis Auron et Saint Fulgent.

La Sainte Chapelle, qui était située place Marcel Plaisant, hérita de ces possession au début du XV ième siècle et décida de faire une opération immobilière et louant ou vendant ces immeubles par appartement, comme aujourd'hui.
Ce fut l'Ilôt Saint Hypollite et Pierre Coeur quitta les bords de l'Yévrette pour venir habiter dans ce quartier situé à moins de 100 mètres de la Sainte Chapelle et du Palais du duc Jean.

On poursuit vers la rue d'Auron


6/ Maison de Macée de Léodepart et de Pierre Coeur

Nous voici en haut de la rue du Tambourin d'Argent et de la rue des Armuriers, avec la célèbre maison natale de Jacques Cœur, rue d'Auron.

Le père Coeur, pelletier, dans ce lieu, avait acheté ou loué, on n'en sait pas plus, deux maisons, la première pour faire boutique, et la seconde pour habiter avec sa petite famille. L'opération se déroula le 20 juillet 1409, et elle se fit avec Guillaume Bonnet, cordier de son état.

Que dire de cette maison natale de Jacques Cœur qui dispose d'une belle et grande plaque, largement photographiée par les touristes ?
Il s'agit d'un faux, que des générations de berruyers ont colporté. Buhot de Kerser réprouve déjà en 1883 l'existence de cette maison natale.
Plus proche de nous, Edmont Jongleux, à qui nous devons beaucoup de textes, écrit dans les années 1930 que dans cette belle maison de la rue d'Auron, naquit Jacques Cœur.
Il semble donc que jusqu'à ces dernières années, cette maison d'angle, magnifique, et qui fut une pâtisserie renommée devenue un Pub ait passé longtemps pour être la maison natale de notre Grand Argentier.

 

Au Tambourin d'argent

Vous me connaissez, je suis Macée de Léodepart, je reviens sur ces lieux où je suis née, et où j'ai rencontré mon époux Jacques Coeur qui est aujourd'hui en prison.

Nous voici en haut de la rue du Tambourin d'Argent et de la rue des Armuriers.

J'habitais ici, et en face la famille Coeur vint s'installer, mon futur mari avait 10 ans environ et nous avons beaucoup joué ensemble.
Et puis, plus grands, il se passa ce qui devait se passer, Jacques me compta fleurette et nos familles furent d'accord pour nous marier en 1420.

Nous allons vont vivre ici, un certain temps dans une de ces 4 maisons et nous allons nous aimer et donc faire des enfants. Un certain nombre dirons-nous.

Or cette maison, vers 1400 appartenait à Lambert de Léodepart, un Berruyer d'origine flamande qui était le prévôt de la ville de Bourges. Il avait la puissance et les honneurs, ayant un titre très envié, celui de "valet de chambre du duc de Berry", une sorte de chef de cabinet comme l'on dirait aujourd'hui.
Sa famille, de Léodepart avait commercé dans le drap de laine et comme à cette époque, les foires de Bourges étaient célèbres, il était venu… et sans doute il était resté sur place. Il avait en outre épousé la fille du maître des monnaies de la ville.

Cette maison actuelle date du XVI ème siècle, elle a été reconstruite nous dit-on à la suite de l'incendie de 1487. Mais, ce n'est pas si simple puisqu'une étude de l'Université Populaire faite en 1987, montre que l'incendie n'a sans doute pas touché ce secteur. Il reste encore beaucoup d'incertitudes sur la destruction de la bâtisse.
On peut simplement penser que cette maison de Macée a été en partie reconstruite au début du XVI ème siècle avec la récupération des pierre de la maison d'origine.

D'où vient la confusion de cette maison et de celle de Jacques Cœur ? Sans doute de la présence du petit Jacques à partir de 1409 dans…. la maison d'en face.

Il apparaît en effet que si Lambert de Léodeppart possédait deux maisons, et bien en face, de manière progressive, Pierre Coeur va louer puis acheter lui aussi deux maisons. Ainsi, à l'âge de 10 ans, Jacques Coeur jouait ici avec son petit frère Nicolas, et sa petite voisine, Macée. Ils devaient sans doute être aussi une ribambelle de gamins ...
Et il se passa ce qui devait se passer, Jacques Coeur devint amoureux de sa petite copine d'en face et il l'épousa en 1420.
Jacques et Macée vont vivre ici, dans une de ces 4 maisons et faire des enfants. Un certain nombre dirons-nous.

Chacun remarquera que cette maison d'angle qui vend en 2011 des lingeries féminines poursuit une certaine tradition. En effet, Jacques Coeur dans son Argenterie proposait à la cour et aux dames qui en étaient, comme Agnès Sorel, des vêtements, et à voir les portraits et vêtements de la Dame de Beauté, des pièces tout aussi coquines que celles qui sont aujourd'hui dans les vitrines.


Et dans ce quartier vivait une cour argentée, avec au premier plan, le duc Jean de Berry vers lequel nous allons nous diriger par la rue des Armuriers puis la rue Jean François Deniau actuelle.

 

7/ Palais du duc Jean de Berry

Le duc Jean de Berry, fils du roi Jean le Bon, fut un constructeur de monuments et de palais. Ce n'était sans doute pas un grand homme politique, mais dans le domaine du mécénat, il est le premier à s'être fait une solide réputation qui est loin d'être usurpée.
Son palais de Mehun-sur-Yèvre fut un joyau de l'époque. A Bourges, il construisit ce Palais qui porte son nom et dont il ne reste que peu d'éléments et une Sainte Chapelle prodigieuse... dont il ne reste rien.
Personnage fabuleux, Jean de Berry avait crée un " zoo " à Mehun, et il encourageait les artistes et leur commanda ce chef d'oeuvre : " les Très Riches Heures du duc de Berry ", le " must " des livres d'enluminure.
Né en 1340, il meurt en 1416 à l'âge de 76 ans, il avait bien vécu.
Et à la naissance de Jacques Coeur, il a la soixantaine et c'est avec le père de Jacques Coeur qu'il commerce.

Perrette la fille

Je suis la seule fille de la famille, et je me prénomme Perrette, je ferai un beau mariage avec Jacquelin Trousseau en 1447 .

Mon Jacquelin Trousseau était le fils d'Artault, or cet Artault, viconte de Bourges était le propriétaire du château de Bois-Sir-Aimé, qui était le lieu de résidence de Charles VII et d'Agnès Sorel.

Ce château qui était en très mauvais état fut réparé par l'Argentier sur son argent propre.
Après la mort de ma mère, alors que mon père était dans un trou de basse fosse, et ensuite l mort de mon père au Levant, je vais entrer comme bonne soeur chez les Clarisse à Bourges.

Il était composé d'un immense façade de 180 mètres de long pour l'ensemble de l'édifice ... Telle était la taille du palais ducal, commandé à la fin du XIVe siècle par le fils de Jean II le Bon, le duc Jean de Berry.
Il n'en reste aujourd'hui qu'une petite partie. La Sainte Chapelle n'existe plus. La construction qui débute en1370 s'appuie sur les vestiges romains d'Avaricum. Le monument est composé de trois bâtiments :
- le petit palais, dit "logis du roy" correspondant à peu près à la préfecture d'aujourd'hui.
- le palais, actuel Conseil général, qui abrite des reliques dans son trésor
- la Sainte Chapelle.
Le palais s'ouvre par la "galerie du cerf" et comprend trois salles de réception en enfilade qui mènent au petit palais.
Charles VII habite ces lieux lors de son séjour à Bourges à partir de 1418 et nul doute que Jacques Coeur son argentier venait le voir de temps à autre.
Au XVIIe siècle, l'Intendance de Berry succède au palais ducal.
A la Révolution, le monument devient "bien national". Il abrite les archives et (depuis la fin du XVIIe) la prison. En 1800, les préfectures sont créées. Le petit palais devient alors officiellement la Préfecture du Cher.
Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que les crédits nécessaires aux travaux soient votés. La salle du duc Jean est alors restaurée et accueille les séances du Conseil général.

Sous le palais, des caves et une fontaine monumentale gallo-romaine unique en France ont été mis à jour au XIX ième siècle.

On va prendre la rue de la Cage verte, elle ne s'est pas toujours appelée ainsi.
Au Moyen Âge, il y avait sur les côtés de cette rues, entre les maisons et les pavés, des herbes et surtout, je ne sais pourquoi des orties et les hommes de religions, curés et chanoines qui logeaient dans des hôtels à proximité remontaient cette rue et devaient soulever leurs soutanes ou robes de bures et ils frôlaient les orties, et cette rue fut appelée la rue " gratte couilles ".

Prenons la rue Gratte Couilles aujourd'hui rue de la Cage Verte

8/ Cathédrale, Jacques et Jean Cœur

Homme riche, comme Jean de Berry, Jacques Coeur va apporter sa contribution à la cathédrale de Bourges, avec plusieurs constructions.

Il faut dire que Jacques Coeur est très lié à la religion, son demi-frère Jean Bacquelier était un homme d'église, chanoine de la Sainte Chapelle de 1460 à 1468.
Le propre frère de Jacques Coeur, Nicolas, sera nommé lui aussi chanoine de la Sainte Chapelle vers 1437 puis Evêque de Luçon.

Et puis, le fils, Jean, né en 1421, qui deviendra archevêque de Bourges, après un bon coup de pouce de son papa, à la fois en direction du roi et du pape, son ami.
Ce sera, malgré son jeune âge, un très bon archevêque. Il meurt en 1483.
Au cours du XV e siècle, on transforma la chapelle de Sainte Solange et Jacques Coeur fit construire à ses frais la chapelle symétrique du côté nord du choeur.

l'Annonciation de la chapelle de Jacques Coeur est un des chefs d'oeuvre de l'art au XV ème siècle. On retrouve Saint Jacques, en costume de St Jacques de Compostelle, puis l'ange Gabriel, et la vierge Marie, qui semble méditer, enfin Sainte Catherine d'Alexandrie, avec la palme, l'épée, la roue, son martyr. C'est l'attachement de Jacques Cœur à Sainte Catherine d'Alexandrie, reconnue par les alchimistes.

Le vitrail de l'Annonciation

Je suis Jacob de Littemont, et je viens des Pays Bas, avec des cartons pour le vitrail qui m'a été commandé par monseigneur l'Argentier du roi Charles et aussi pour son fils Jean, l'archevêque de Bourges.

Ce vitrail c'est une Annonciation de la chapelle du grand Jacques Coeur est un de mes chefs d'oeuvre de ce siècle.

On retrouve Saint Jacques, en costume de St Jacques de Compostelle, puis l'ange Gabriel, et la vierge Marie, qui semble méditer, enfin Sainte Catherine d'Alexandrie, avec la palme, l'épée, la roue, son martyr.

C'est l'attachement de Jacques Cœur à Sainte Catherine d'Alexandrie, reconnue par les alchimistes.

Est-ce celui de Jacques Cœur ? Seule, une comparaison avec d'autres portraits pourrait éclairer ce visage dont les traits semblent fatigués, torturés.

Il rappelle le visage d'une petite statue de bois qui était autrefois visible au Musée Languedocien de Montpellier, demeure de Jacques Cœur, actuellement Hôtel des Trésoriers de France. Cette statue portait la mention " XVème siècle, trésor de Jacques Cœur " et représentait un homme montrant son cœur mis à nu dans une poitrine déchirée. Il est dommage que ces deux portraits ne puissent être comparés.

On lui doit aussi la sacristie des chanoines, offerte par Jacques Coeur, on retrouve les armes du fils Jean et aussi celles de son prédécesseur Henri d'Avaugour. Au-dessus, les armes du pape Nicolas V, l'ami de Jacques Coeur.
A l'intérieur on retrouve des vitraux avec les devises et les lettres mystérieuses RG.
Dans le Chapelle de Jacques Coeur, les statues orantes de trois membres de la famille Laubespine sont les reste de leur tombeau, ils furent mis là par Philippe de Buyster. cette famille ayant acquis le palais de l'Argentier .

La porte d'entrée du portail sud porte sur les vantaux, R B de Regnault Boisseau et à droite, on peut lire I (Iacobus qui veut dire Jacques) et deux coeurs ailés de Jacques Coeur.

On prend le chevet de la cathédrale puis la rue Molière pour descendre jusque vers la place George Sand.

9/ Jeanne d'Arc et Jacques Cœur

Comme le rapporte Jean Yves Ribault dans un article fort documenté, la question centrale, c'est de savoir si ces deux personnages qui vivaient en même temps autour du roi, et donc à Bourges se sont rencontrés.

Jeanne d'Arc dont la vie "publique" est extrêmement courte, deux ans pas plus, a passé de longs moments à Bourges. En particulier au cours de l'automne et de l'hiver 1429 - 1430.

Nous sommes devant la maison de Marguerite la Touroulde, qui est l'épouse d'un fonctionnaire des finances royales, cette dame s'occupa avec beaucoup d'attention à Jeanne d'Arc, et c'est ici que loge la pucelle.

Jacques Cœur a une trentaine d'années, ce n'est pas un "gamin", mais il n'est que le fils d'un marchand aisé, et son beau-père est une personnalité locale importante.

Jeanne d'Arc et La Touroulde

Nous sommes devant ma maison, oui, je suis Marguerite la Touroulde, et j'avais il y a longtemps épousé un fonctionnaire des finances royales,
Je me suis occupé avec beaucoup d'attention à Jeanne d'Arc, et c'est ici que logea la pucelle.

Vous savez, elle était très célèbre et chacun de ses déplacements en ville donnaient lieu à des attroupements. C'était une intense curiosité, et les femmes apportaient leurs enfants pour que Jeanne les bénissent.

Des commères l'assiégeaient pour lui faire toucher leurs patenôtres, et la jeune fille repoussait tout ce monde, avec un peu d'agacement, sans doute de colère . Elle répondait assez souvent d'un "Touchez-les vous-même, ça fera le même effet".

Sa vie à Bourges devait lui pesait, elle n'aspirait qu'à poursuivre le combat et l'inaction ne devait pas être dans son tempérament.

Elle poursuit son œuvre ou son destin en allant sous les murs de La Charité dès le 24 novembre 1429, mais la ville résiste et Jeanne du reculer à Noël.

Je ne la reverrai jamais.

Le jeune Jacques Coeur depuis plusieurs années, sans doute depuis 1427 est associé-gérant de la Chambre des monnaies de Bourges, une entreprise, semi-publique et semi-privée. Il frappe monnaie pour le compte du roi de France.

Jacques Coeur n'est donc pas très connu en 1429, il est à la veille de devenir un grand négociant, il a de l'ambition, il a trouvé la faille entre l'entreprise privée et l'entreprise publique, il est proche de la réussite sociale.
Dans les rues de Bourges à l'automne 1429, Jeanne d'Arc qui n'a que 17 ans est déjà une figure de légende.

Le 8 mai 1429, Jeanne d'Arc a fait lever le siège d'Orléans, redonné confiance à la France et au Roi, elle a dirigé plusieurs campagnes guerrières sur les bords de la Loire et enfin, elle a conduit tout simplement le Roi à Reims pour qu'il soit couronné le 17 juillet. Un exploit lorsque l'on connaît l'état de non-sécurité des routes du royaume.
Pourtant l'étoile de la jeune pucelle donne des signes de faiblesse, le 8 septembre, devant Paris, elle doit reculer et blessée, elle doit revenir sur l'arrière à Bourges, un peu contrainte par le Roi.

Jeanne d'Arc pendant plusieurs mois à Bourges en 1429 et 1430 a certainement rencontré Jacques Cœur, on n'en a aucune trace écrite, mais il faut savoir que sur Jacques Cœur en cette période, on ne sait pas grand chose.
Jean Yves Ribault affirme "qu'il serait inconcevable de penser qu'il ne l'a pas croisée, aperçue, connu son aventure, été attentif à ses faits et gestes, à ses combats, à sa mission, en un mot et à sa triste fin dans les mois qui suivirent".
Il apparaît donc fort probable que Jacques Cœur, comme d'autres berruyers ait vu les attroupements et se soit approché de la jeune fille, sans pour autant l'importuner.

Mais une rencontre formelle entre Jacques Cœur et Jeanne d'Arc parlant de Charles VII, au pied de la cathédrale Saint Etienne a du être un grand moment, s'il s'est produit.

Quant à Marguerite, elle va assister et parler lors du second procès, et elle confirmera que la petite était pucelle, puisqu'elles couchaient souvent dans le même lit.

Nous poursuivons par la rue de l'Hôtel Lallemant
Puis par la rue Coursarlon.

10/ rue Coursarlon

A l'angle de la rue Coursarlon et de la rue Porte Jaune, (angle sud-est) se trouvait l'hôtel particulier de la famille de Varye, l'ami et le collaborateur de Jacques Coeur
Il y avait en cet emplacement un magnifique hôtel, lequel fut détruit.
Il ne reste rien de cet hôtel mais vous connaissez la façade, elle fut démontée et remontée plus loin place Planchat, en bordure du musée du Berry où cette façade existe encore.

Un peu plus haut, près de la rue Moyenne, un hôtel qui fut celui de la famille de Gouge de Charpaigne. et c'est ici qu'au XV ème siècle, se trouvait la chambre des Monnaies de Bourges. C'est ici que se familiarisa Jacques Coeur auprès de son associé Ravan le Danois, aux monnaies et à l'argent.
Il y a dans ces sous sols, des caves et autres galeries souterraines, peut être que Jacques Coeur chercher en ce lieu la pierre philosophale, mais ceci n'est qu'une légende.

Il fit ici la fabrication de pièces d'or et dans cet exercice difficile et risqué Jacques Coeur fut condamne pour fraude, il faudra attendre 1429 pour que le roi Charles VII l'amnistia.

Jacques Coeur frappe monnaie ici avec ses associés, c'est son premier métier .Il gardera cette fonction une dizaine d'années, et en 1429 il est empêtré dans des "affaires", c'est à dire qu'il a été accusé de fabriquer de la fausse monnaie, en réalité, comme d'autres, il ne devait pas mettre le bon poids d'or ou d'argent, c'était "de la monnaie de mauvais aloi".
Il recevra finalement une lettre de pardon du roi le 6 décembre 1429. A l'époque de Jeanne d'Arc.

C'est ce même hiver 1429 / 1430 qu'il forme, sentant peut-être que son avenir dans les monnaies soit compromis, il forma avec les frères Godard une société qui se fixait semble-t-il pour but de proposer des marchandises de tous ordre à la cour du roi, au Dauphin et au Roi lui-même.

Ravan le Danois

Je suis l'associé de Jacques Coeur, mon nom est Ravan le Danois, et je frappe monnaie ici avec d'autres associés, c'est le premier métier de monseigneur l'Argentier.

Il gardera cette fonction une dizaine d'années, et en 1429 il est empêtré dans des "affaires", c'est à dire qu'il a été accusé de fabriquer de la fausse monnaie, en réalité, comme d'autres, il ne devait pas mettre le bon poids d'or ou d'argent, c'était "de la monnaie de mauvais aloi".
C'est ce même hiver 1429 / 1430 qu'il forme, sentant peut-être que son avenir dans les monnaies soit compromis, il forma avec les frères Godard une société qui se fixait semble-t-il pour but de proposer des marchandises de tous ordre à la cour du roi, au Dauphin et au Roi lui-même.
Cette entreprise est juste un peu en avance par rapport à ce que sera sa charge d'argentier qui n'est pas celle d'un ministre des finances, mais d'un fournisseur privilégié de la cour.

Puisque nous sommes sur l'argent, il faut savoir que c'est Jacques Coeur en cette fin de guerre de 100 ans qui va permettre le redressement des finances de la France. Il sera à l'origine d'une monnaie nouvelle, le " gros de Jacques Coeur ", qui redonnera confiance.

Quant à l'origine de sa fortune, il va à la fois faire des affaires commerciales en vendant à la cour ce qui venait du Levant, mais surtout, il traficotait avec l'or et l'argent, le bi métallisme, étant bien développé.
Il emportait des lingots d'argent estampillés par un petit sceau royal emprunté à Charles VII et ramenait de l'or an faisant " la culbute ".

On poursuit sur la rue Coursarlon et on termine avec la traversée de la rue Moyenne


11 /Saint Aoustrillet.

C'est dans cette petite église qui appartenait à la paroisse Saint-Oûtrillet devenue Sainte Aoustrillet qui comporte encore des vestiges intéressants.
Dans le choeur de cette église, fut enterrée Macée de Léodepart, la femme de Jacques Cœur en 1452 alors que l'ex argentier était en prison.

 

Saint Aoustrillet

C'est ici, dans cette chapelle de Saint Aoustrillet que Jacques Coeur devait être inhumé.

Oui, mes amis, je suis l'épouse de Jean de Village, et Jacques Coeur était mon oncle.
Et j'arrive de Marseille pour vous donner d'affreuses nouvelles.

Jacques Coeur était parti sur une flotte de navires affrétée par le Pape Calixte 3 et il est mort sur l'île de Chios le 25 novembre 1456, soit à la suite d'une blessure lors d'un combat avec les turcs, soit à la suite d'une maladie, soit de l'âge et des épreuves subits depuis des années.

Il a été enterré par les nobles qui l'accompagnaient et des marchands génois qui lui ont fait des obsèques digne de son rang.

Il a été inhumé dans une crypte d'une église de Chios.

Et je n'en sais pas plus.

Jacques Coeur, le 31 juillet 1451 est arrêté au château de Taillebourg ( Charente Maritime, vers Saint Jean d'Angély) et ses biens sont mis sous séquestre, suite à une sorte de conjuration et fut accusé de crime de lèse majesté, alors qu'il n'était pas coupable d'avoir empoisonné Agnès Sorel, pas plus que d'avoir spolié le roi Charles.

1451 - 1453 = procès "itinérant " de Jacques Cœur, au grè des déplacements de la cour.

Soumis à la torture, il va tout avouer ou presque, et sera condamné

29 mai 1453 = le jour de la chute de Constantinople, la sentence tombe, c'est le bannissement à perpétuité de Jacques Coeur, plus une amende de 300 000 écus.
1454 = à la fin du mois d'octobre, évasion du château de Poitiers.
Errance vers Beaucaire, puis enlèvement avec Jean de Village pour la Provence, Pise, Rome.
1456 = Il arme des navires pour le compte du pape Nicolas V afin de faire une croisade au Levant. (11 juin, départ de la flotte pontificale)
25 Novembre 1456 = Jacques Cœur meurt dans l'Ile de Chio, au large de la Turquie.

Quelques années après la mort de Jacques Cœur, ses enfants firent réaliser un tombeau qui fut décoré par la statue d'un gisant de l'épouse Macée, morte en 1453
L'ensemble fut pillé à la Révolution, et ses restes furent dispersés.

Quelques années plus tard après sa mort, Jean d'Authon est allé se recueillir sur la tombe du grand homme à Chios.
Nous cherchons au titre des Amis de Jacques Coeur :
1/ L'église dans laquelle Jacques Coeur aurait été enterré. Selon certaines sources, il a été inhumé dans une Eglise des Cordeliers et il y en aurait plusieurs à Chios, mais elle serait devenue une église appelée Saint Nicolas, reconstruite sur les ruines de la précédente.
2/ Il semble selon certains recherches récentes que la crypte existe toujours, elle est très encombrée mais comporterait des pierres tombales en bon état avec les noms de plusieurs chevaliers ou nobles occidentaux.
3/ Sur cette tombe on doit lire "Hic jacet Jacobus Cordis".
Ce que nous cherchons c'est la réponse à quelques questions :
1/ Des archéologues locaux ont ils effectué des recherches dans des cryptes sur cette île de Chios ? et avons nous la possibilité de connaître les résultats ?
2/ Pourrions nous avoir un plan très détaillé de la partie urbaine de Chios avec la position des églises dont celle de Saint Nicolas.
3/ Est-il possible d'aller voir dans cette crypte afin de "voir" si une tombe porterait l'inscription "Hic jacet Jacobus Cordis",
Car en conclusion, c'est ce que nous cherchons, une pierre tombale avec l'inscription ci-dessus, une photo suffirait à notre bonheur.


12/ Palais Jacques Cœur

C'est un édifice civil qui ne comporte aujourd'hui que les 2/3 de ce qu'il était dans les années 1450. Il se caractérise par une partie très Moyen Age à l'Ouest et à l'inverse sur la façade donnant sur la ville, c'est déjà la Renaissance ou peu s'en faut.

C'est un édifice civil qui servait de maison et à aucun moment un comptoir de vente, ceux qui l'affirment disent des erreurs.
Il est très moderne et très fonctionnel avec les cuisines, les salles d'apparat, la chapelle, les coursives, les bureaux et... une salle dite du "trésor". Il est remarquable par une architecture "en avance sur son temps", sans symétrie, posé sur des remparts sur une surface au sol de 4000 m2. Le coût de construction est difficile à évaluer, on l'estime souvent à 100 000 écus ce qui fait environ 40 millions de francs (de l'année 1996), ce qui semble assez logique si l'on prend le coût d'un bâtiment actuel, mais ce n'est qu'une approximation. le terrain seul a coûté environ 480 000 francs actuels (à voir en euros...), ce qui est bien un prix objectif.

 

La fête au Palais

Vous me reconnaissez, je suis Macée de Léodepart, l'épouqe de Jacques.

En 1450, le Palais est presque terminé. Mon mari, Jacques Cœur donne une fête dans la salle des festins, pour la réception organisée à la suite de l'accession comme archevêque de Bourges de notre fils, Jean. Ce sera une des rares occasions pour nous de profiter de cette grand maison.

Il recèle des merveilles architecturales qu'il faut chercher pas à pas, les sculptures sont de très haute qualité et on peut déceler un air de mystère et d'ésotérisme dans certaines d'entre elles.

Cette demeure qui s'appelait "la Grant'maison de Monseigneur l'Argentier" n'a jamais été habité par le grand homme de Bourges.

Et j'y ai séjourné que quelques mois.

La façade du Palais Jacques Cœur est-elle authentique ? Elle recèle son lot de mystères, mais sans aucun doute par suite, au fil du temps, de diverses modifications dans l'agencement des pierres et des sculptures ont été effectuées.
En premier lieu, sous le dais, se trouvait une sculpture équestre de Charles VII. Certains auraient voulu voir là, une effigie de saint Martin, il n'en est rien.
L'architecte de Colbert en 1679 décrit bien la statue du roi "armé de pied en cap en action de combattant, sur un cheval caparaçonné".
Cette statue sera détruite pendant la Révolution.
Mais le mystère tient dans les deux personnages qui sont situés de part et d'autre de la statue équestre.
Pour les uns, il s'agit d'une servante et d'un servant de Jacques Cœur qui attendent leur maître, pour d'autres, c'est Jacques Cœur lui-même qui s'est représenté avec son épouse. Cette version semble la plus communément acceptée aujourd'hui.
Mais c'est la position des personnages qui pose problème. Ils regardent au loin…. Alors qu'il existe deux preuves qui donnent une position inverse. En effet, à la bibliothèque de Carpentras , un dessin de Peiresc datant du XVII ième siècle montre le roi et les deux personnages le regardant. Le titre en est "griffonnement de la figure de Charles VII à Bourges".
Seconde preuve, plus loin de nous, la peinture en double page d'un livre d'Heures, avec pour titre "le portement de croix et la montée au calvaire", sur cette œuvre actuellement à Munich, on a une parfaite représentation du palais Jacques Cœur et les personnages sont comme Peiresc les décrit, inversés par rapport à aujourd'hui.
Donc, c'est clair, les deux personnages regardent vers le roi.
Signalons tout de même que c'est à Bourges qu'apparaît pour la première fois une statue équestre, motif central d'un édifice civil, et ce thème sera ensuite repris dans de nombreux autres châteaux
Il semble presque certain, avec une forte probabilité que les personnages sont effectivement inversés, mais il manque une preuve de plus, un document officiel.
Une autre sculpture pose problème, c'est le tympan avec l'ange saint Michel et l'écu qui est oblique alors qu'il était droit à l'origine semble-t-il. Cette sculpture a été restaurée par Caudron en 1842. Sur une miniature, il apparaît en effet droit et surmonté d'un casque sur lequel était posé l'ange.