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 JACQUES COEUR DE BOURGES
 
Site des Amis de Jacques Coeur
 
L'ESSENTIEL SUR JACQUES COEUR
 

 
 
Jacques Cœur est né à Bourges en 1400 dans une maison proche de l'église Saint-Pierre-le-Marché, rue de la Parerie, où son père exerçait la profession de marchand pelletier. Il passe son enfance dans ce quartier de la rue des toiles, au pied du rempart et pas loin du Palais du duc Jean. Très jeune, il gére un des douze changes de la ville.

Jacques Cœur devient un commerçant à une échelle beaucoup plus ample que ses concurrents de l'époque. Marchand mais aussi banquier, armateur, industriel, maître de mines dans le Forez, il est le contemporain de Jeanne d'Arc, de Gilles de Rais, et le confident d'Agnès Sorel. Il conçoit des routes, installe des comptoirs pour faire " commerce avec les infidèles ", créé une flotte de navires. Ses galées, et le négoce avec le Levant devint plus que prospère.

Il est un " manager " d'une grande modernité, à la fois Receveur des taxes sur le sel, Commissaire aux Etats du Languedoc, maître des Monnaies et Argentier du Roi. Il tisse un réseau commercial de toute première importance, avec Montpellier, puis Lyon, Avignon, Limoges, Rouen et Paris.

Comme l'écrivent ses biographes, " Il fut créateur, sans le savoir, des sociétés multinationales et des entreprises à succursales multiples, il réussit à stopper la dévaluation de la monnaie ". Il fut un génial administrateur et un diplomate dans des situations délicates, fréquentant les rois, les princes et les papes.

En fait, la fortune du grand argentier ne serait pas due totalement à la vente de tissus ou de fourrures aux nobles de la cour, ni dans la fabrication de l'or à partir de métaux vils comme cela se murmurait dans les milieux alchimistes. C'était sans doute plus simple et plus rentable, il " jouait les différences de cours de l'Or et de l'Argent, entre l'Occident et le Levant.

Jacques Cœur est anobli en 1441, et deux ans plus tard, il acquiert un terrain, pour y construire une " grant'maison ", ce que nous appelons le Palais. Les travaux vont commencer assez vite, mais les difficultés techniques apparaissent, car la construction se fait sur une partie du rempart gallo-romain.

En 1450, le Palais est presque terminé. Jacques Cœur donne une fête dans la salle des festins, pour la réception organisée à la suite de l'accession comme archevêque de Bourges de son fils, Jean. Ce sera une des rares occasions pour Jacques Cœur de profiter de son palais.

Jacques Cœur est arrêté sur l'ordre du roi Charles VII le 31 juillet 1451. Il est emprisonné pour une dizaine de motifs plus ou moins sérieux. Mais à l'époque on ne badine pas avec les aveux. Torturé et soumis à la question il avoue tout ce que veulent ses détracteurs, et il est condamné le 23 mai 1453.

Il va finir sa vie aventureuse comme dans un roman de cape et d'épée. Il s'évade de sa prison, rejoint Rome et le Pape, affrète une flotte au nom de son illustre hôte, et s'en va combattre les infidèles. Il meurt le 25 novembre 1456 dans l'île de Chio, sans doute lors d'un combat naval avec les Turcs.


Parmi les médiévistes qui travaillent sur le XV ième siècle et sur Jacques Coeur, deux théories s'affrontent :

- Celle de Michel MOLLAT pour lequel Jacques Coeur est un chef d'entreprise, et une entreprise privée. Son livre "Jacques Coeur et l'esprit d'entreprise" est un ouvrage de base, qui montre que l'Argentier du roi a été dans tous les domaines un homme de son temps mais en avance sur le plan de l'entreprise.

- A l'opposé, la théorie de Jacques HEERS, dans son livre "Jacques Coeur, dans lequel il défend la thèse d'un Jacques Coeur qui est avant tout un officier du roi, et donc un dirigeant d'une entreprise publique. Pour lui, Jacques Coieur préfigure ces grands "commis" de l'Etat qui gèrent les entreprises appartenant à l'Etat.