la mort de Jacques Coeur par Roland Narboux - site officiel sur Jacques Coeur

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 JACQUES COEUR DE BOURGES

Site des Amis de Jacques Coeur
 
LA MORT DE JACQUES COEUR
 

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ET ENCORE :
 
les restes humains ?
Du nouveau sur Jacques Coeur
Agnès Sorel avec LE MONDE / LIBERATION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pour chacun, Jacques Cœur est mort sur l'île de Chios le 25 novembre 1456, alors qu'il faisait partie de l'Armada pontificale qui comprenait une trentaine de vaisseaux, chargée d'une croisade contre les Turcs.

Il s'agissait de faire d'île en île des arrêts pour soutenir les populations locales, les aider à reconstruire leurs murailles et aussi à être, même en faible nombre une "force de dissuasion" vis à vis des Turcs.

La date du 25 novembre 1356 n'est d'ailleurs pas une certitude, pas plus que son inhumation dans l'église des franciscains. Robert Guillot apporte des éléments tout comme Jean Yves Ribault (conférence au Moulin de Voiselle le 16 novembre 2007).

    Les raisons de sa mort sont totalement inconnues.
     
    Il a pourtant été écrit qu'il avait été blessé dans un combat et il serait mort de ses blessures.
    D'autres auteurs ont ajouté qu'il était mort de maladie, après avoir reçu une flèche.
     
    Pour Jean Yves Ribault, la seule certitude, c'est que Jacques Coeur a été débarqué sur l'île de Chios, et à partir de ce fait, il envisage deux hypothèses :
     
    - la première, c'est une blessure reçue lors d'un combat naval avec les turcs.
    - la seconde, c'est la maladie, une personne affirmera ( lors des recherches sur place au XX e siècle) qu'il est mort de la peste à Chios.
     
    Bref, on n'a aucune preuve sur les causes de sa mort, sinon qu'il avait près de 60 ans, et que les années d'emprisonnement l'avaient particulièrement affaibli.
    Donc blessure ou maladie, il n'en fallait pas beaucoup pour le précipiter dans l'au-delà.
     
    Les hypothèses sur la mort de Jacques Coeur par les documents :
     
    Comme l'on ne sait rien de cette mort et de ce qu'est devenu le corps de Jacques Cœur, les plus grandes supputations ont été écrites.
     
    Il faut savoir que pendant longtemps, on n'a pas cru à cette mort de l'ancien argentier du roi Charles VII, sauf sa famille et les chanoines de la cathédrale. Son épouse Macée était décédée.
    C'est d'ailleurs au XVII e siècle que La Thaumassière dans un écrit évoque le fait que Jacques Coeur aurait refait sa vie à Chypre, et aurait eu deux enfants. Cette hypothèse est bien dans la vision d'historiens qui ne voyaient dans cet homme qu'un illustre chevalier invincible, qui avait sans doute trouvé le Graal ou peu s'en faut, et qui ne pouvait pas être décédé, "bêtement d'une maladie, si loin de ses terres".
     
    Il faut noter aussi que dans les années 1930, une riche américaine, passionnée par Jacques Coeur voulait retrouver la tombe de l'argentier, et elle écrira au maire de Bourges Henri Laudier afin que celui-ci intervienne.
    Laudier enverra plusieurs courriers à l'ambassadeur de France à Athènes afin de savoir où pourrait être l'emplacement de la tombe de Jacques Coeur sur l'île de Chios.
     
    Dans les années 1990 et 2000, une autre hypothèse va trouver corps, c'est celle de Joëlle de Oldenbourg, qui suit les aspects ésotériques du personnage et qui a trouvé dans une petite église du Sud de la France, très exactement à Cuers, des éléments intéressants pouvant sans doute faire penser que Jacques Coeur aurait pu revenir en Provence, il y aurait vécu ses dernières années et aurait été enterré dans cette église.
     
    En 2010, une étude sur Cuers par Hervé Hardouin va préciser les éléments, démontrant que sous cette église aurait été enterré Jean de Gantès, et les armoiries retrouvées sont celles d'une grande famille provençale de Cuers, avec une longue lignée de Henry de Cuers à Jacques de Cuers ou encore Pierre de Cuers.
     
    Ce sont des éléments intéressants, qui ont été rendus publics par M. Hervé Hardouin, lors d'une conférence au palais Jacques Coeur en novembre 2010 et que nous nous sommes permis d'écrire.
    Mais aucun document ne permet d'aller plus loin.
     
    Les sources actuelles sur la mort de Jacques Coeur :
     
    Il faut donc revenir à ce qui est certain sur la mort de Jacques Coeur à partir des documents les plus proches de 1456. Ils sont de plusieurs ordres :
     
    1/ On connaît un procès fait au Parlement de Paris dans lequel furent jugés des Génois. Ces derniers étaient en conflit sur le plan juridique avec des commerçants de Paris. Et au cours de ce procès, les génois parlèrent de Jacques Coeur qui avait dirent-ils enterré sur l'île de Chios avec tous les honneurs dus à son rang, ils l'auraient inhumé, comme si cela avait été un des leurs.
     
    2/ Un des rares témoignages sur cette mort et le lieu où Jacques Cœur a pu être inhumé, vient d'un récit de Jean d'Authon qui s'est rendu sur les lieux en 1501, c'est à dire 44 ans après la mort de Jacques Cœur.
    Il dit simplement " auquel lieu est pareillement en sépulture Jacques Cœur dedans le milieu du chœur de ladite église".
    Cette église des Cordeliers sera détruite par les Turcs, on n'en sait pas plus, et l'hypothèse la plus sérieuse, c'est que les restes de Jacques Cœur ont sans doute été dispersés ou mis dans une fosse commune. Sur ce dernier élément, nous ne savons rien.
    Pour Jean Yves Ribault, la tombe porterait ces mots : Hic jacet Jacobus Cordis ce qui signifie Ici gît Jacques Coeur.
     
    3/ Une certitude toutefois, en 1467 nous dit Jacques Heers, on a retrouvé une demande de Henri Coeur, le fils, qui avait envoyé au pape Pie 2, la permission d'aller en pèlerinage à Jérusalem et de revenir par l'île de Chios afin de ramener en France le corps de son père, afin de lui donner sa dernière sépulture à Bourges.
    Dans sa réponse le pape fait allusion à des combats contre les turcs ce qui est intéressant. il écrit en effet
    inibi actibus bellicis contra eosdem Infideles insistendo.
     
    Par contre ce pèlerinage ne va pas avoir lieu, sans que l'on en sache davantage, mais Michel Mollat note que "l'occupation de l'île par les Ottomans ne permettait ni l'exhumation , ni le transfert du corps, s'il avait pu être retrouvé".
    Il serait logique de penser que Henri Coeur n'a pas pu aller à Chios tout simplement parce qu'il est mort, avant ou pendant le voyage, mais aucune date n'a été avancée dur cette partie de l'énigme.
     

IL Y A 550 ANS, LA MORT DE JACQUES COEUR. par Robert Guillot

     
    Comme l'indique l'obituaire du chapitre de la cathédrale de Bourges, confirmé par une bulle pontificale, Jacques Coeur est mort le 25 novembre 1456, à quelques encablures des côtes turques, dans l'île génoise de Chios.
    Il y a donc 550 ans.
    Condamné le 29 mai 1453, pour crime de lèse-majesté envers le roi Charles VII, il ne dut la vie sauve qu'à l'intervention du pape Nicolas V. Frappé d'une extraordinaire amende de 550 000 livres tournois, il devait rester emprisonné au château de Poitiers jusqu'au règlement de cette somme grâce à la vente de ses biens au profit du trésor royal.
    Ne pouvant envisager son élargissement avant longtemps, il décida de forcer le destin en s'évadant vers la fin du mois d'octobre 1454.
    Gagnant vers le sud, il s'était d'abord mis à l'abri chez les Dominicains de Limoges, puis chez les Franciscains de Beaucaire d'où il fut exfiltré par un audacieux coup de main de son neveu, Jean de Village.
    Il put ainsi passer en Provence avec son fils Ravant et, vers le début de 1455 gagner Rome où l'amitié de Nicolas V lui assurait asile et protection.
    Il y fut rejoint par les principaux responsables de ses affaires et prit une part très active dans la préparation d'une expédition navale contre les Turcs, maîtres de Constantinople depuis mai 1453.
    En prenant au début de 1456, à 60 ans, une nouvelle fois après le voyage de 1432, la route du Levant, il entendait relancer ses affaires et peut-être aussi partager l'idéal de ces preux chevaliers qu'il admirait tant. Engagé dans une sorte de nouvelle quête du Graal, il allait trouver son tombeau au cours de cette ultime aventure.
     
    Robert GUILLOT, novembre 2006
    Comment aller plus loin ?
     
    Devant les incertitudes de la mort de Jacques Coeur, que peut on attendre ? C'est assez difficile à savoir.
    On peut penser qu'il existe un document, une sorte de rapport des responsables de l'armada du pape. En rentrant, le cardinal a très certainement écrit au pape les grandes étapes de son expédition, et ce document s'il existe est très certainement dans les archives du Vatican.
     
    L'autre document qui serait intéressant, c'est le testament de Jacques Coeur. Un personnage comme l'argentier ne pouvait pas partir ainsi sans avoir fait son testament.
     
    Enfin, son plus jeune fils, Ravan, qui était avec lui à Rome, a disparu et nous ne connaissons rien de son existence à partir de ce moment.
     
     
    Compléments
     
    Quelques compléments issus de la littérature mais qui ne font pas avancer la recherche sur la mort de l'Argentier.
     
    Pour Edmond Jongleux, il est mort à Chios malade, son corps ayant été transporté à Mytilène.
     
    Pour Poulain, Jacques Cœur fut grièvement blessé lors d'un combat naval à l'automne 1456, et il fut débarqué à Chios où il mourut. Son corps fut enterré dans le chœur de l'église des Cordeliers.
    On peut ainsi continuer longtemps sur ce chapitre, j'ai même lu que le tombeau de Jacques Cœur avait disparu au cours d'un tremblement de terre sur l'île de Chios ainsi que son corps.
     
    Dans un article de décembre 1956, Anatole de Meibohm s'en va à Chios sur les traces de Jacques Cœur. Il évoque la croisade de Calixte III qui est bien seul en occident pour aller combattre les Turcs.
    Il dit que la flotte est composée de 25 navires dont 16 galères, avec 5000 soldats, 1000 matelots et 300 canons. Que le financement a été fait par Jacques Cœur, et de se demander où il a trouvé l'argent pour une telle expédition?
    Jacques Cœur est nommé "Capitaine Général de l'Eglise contre les Infidèles". La flotte est sous le double commandement de Jacques Cœur et du cardinal Scarampo. Elle part en avril 1456.
    Quelques batailles et la flotte occupe les îles Lesbos, Samothrace et Thassos où elle est reçue par les grecs sans beaucoup d'enthousiasme.

On note dit-il une victoire à Lesbos et c'est ensuite Chios.

Jacques Cœur meurt. Il est enterré dans l'église des Cordeliers de Chios, au milieu du chœur.

Jean Thévenot visita Chios en 1656 puis Joseph de Tournefort en 1701 sans apporter beaucoup d'éléments. "le dôme de la cathédrale est devenu une mosquée, les autres églises ont été abattues".

Un grand tremblement de terre à la fin du siècle dernier a fait disparaître les dernières ruines, aujourd'hui, un parc public est situé sur leur emplacement.

L'église où l'on enterrait les français se trouvait à 500 pas, SW de la porte dite "castro". L'église des Cordeliers devait se trouver au milieu du parc en vis à vis de l'Hôtel de Ville.

 Enfin, lorsqu'un personnage comme Jacques Cœur, si riche, un peu alchimiste disparaît si loin de son pays, la légende, belle légende prend forme. Et c'est ainsi que pour beaucoup, Jacques Cœur n'est pas mort à Chios, il s'est tout simplement retiré dans l'île de Chypre où il avait refait fortune, il s'était à nouveau marié avec une dame Théodora qui lui avait donné deux filles qu'il avait fortement doté …. Et ainsi de suite......

Entre Jean Valjean et Edmont Dantès, cette fin et ce renouveau de Jacques Cœur plaît beaucoup et permet de terminer le rêve.

Retrouver le tombeau de Jacques Coeur ?

Deux hypothèses dans la recherche du tombeau de Jacques Coeur. La première c'est la plus classique : il a été enterré sur l'île de Chios, c'est aussi la théorie la plus probable. La seconde c'est l'église de Cuers, théorie qui rassemble de moins en moins d'adeptes.

Pour Chios, deux éléments importants :

- Bien entendu, la visite à Chios d'Anatole de Meibohm, qui est allé sur l'île et dans un article court du journal Le Monde, du milieu du XX ième siècle, il est écrit que "l'Eglise des Cordeliers exista jusqu'au terrible massacre de Chios et au tremblement de terre. Peu à peu ses ruines disparaissent et au début de ce siècle font place à un jardin public."

L'article poursuit :

" C'est en consultant les diverses descriptions de Chios faites par les anciens voyageurs qu'Anatole de Meibohm a pu retrouver l'emplacement exact du tombeau de Jacques Coeur. Tout près de celui-ci : le tombeau d'un grand héros grec, Kanaris."

- Second élément, le professeur Robert Guillot, un des derniers grands spécialistes de Jacques Coeur est allé en 2005 à Chios, et lui aussi il a cherché les traces de ce tombeau, dans les archives et auprès des spécialistes locaux.

La présence du tombeau "était inconnue des milieux intellectuels de l'île, que ce soit dans la bibliothèque ou auprès des historiens. Et le consul de France, madame Isabelle Kergoat n'était pas plus au courrant et le nom d'Anatole de Meibohm ne disait rien à personne".

Un bilan décevant pour reprendre l'expression de Robert Guillot, mais tout n'est peut être pas perdu.

- D'autres recherches se poursuivent ...

Selon certaines sources, cette Eglise des Cordeliers serait devenue une église appelée Saint Nicolas, reconstruite sur les ruines de la précédente.

en savoir plus sur le Tombeau de Jacques Coeur>>>CLIQUER


Ce qui est sur la pierre tombale de Jacques Coeur :

Selon nos informations, et d'après les voyageurs qui ont pu la voir au cours du XV ième et XVI ième siècle, il était écrti de manière fort simple :

Hic jacet Jacobus Cordis
ce qui signifie
Ici gît Jacques Coeur
Complément de 2012
 
-----Message d'origine-----
From: BERNARD BRIES Françoise
Sent: Wednesday, June 06, 2012 11:03 AM
To: jacques-coeur@orange.fr
Subject: Histoire de Chios
Bonjour,
Je me permets de vous signaler, que dans l'histoire de Chios écrite par Christopher Long il ne fait absolument pas état de la mort de Jacques Cœur à Chios, et n'en parle même pas. Je suis allée aussi (et en même temps) à Chios et par la suite lui ai signalé l'histoire de Jacques Cœur. ll n'en a rien fait. Je descends de familles ayant vécu à Chios depuis le 16è siècle et ces voyages m'on évidemment beaucoup appris sur Chios et son histoire et ses habitants.
J'ai même rencontré deux popes avec qui j'ai beaucoup parlé et entre autres de Jacques Cœur. Ils connaissaient son histoire et ont proposé de m'accompagner sur un lieu dans lequel reposeraient ses restes. Je les ai suivi avec un doute malgré tout au fond du cœur.. Et effectivement ce lieu, en pleine nature avec une simple pierre posée à même le sol, n'appelait vraiment pas de recherches profondes. Et puis je supposais que d'autres personnes avaient aussi été amenées ici et que jusqu'alors jamais personne n'avait creusé ni trouvé quoique ce soit.
Bien à vous
Françoise Bernard Briès
http://www.pages-tambour.com/grecs.html=
réponse des Amis de Jacques Coeur
 
Bonjour
et merci pour votre courrier sur Chios.
Votre propos correspond assez bien à ce que le professeur Robert Guillot, infatigable chercheur sur la fin de Jacques Coeur. C'est à dire que sur Chios, il n'y a rien, ni archives ni monument.
Ce qui est nouveau, ce sont les dernières recherches de Philippe Charlier qui est allé sur l'île avec Michel de Grèce. Il raconte son aventure dans un ouvrage récent (Le roman des morts secrètes de l'Histoire" ed du rocher et il émet deux hypothèses sur le lieu, l'église Saint Nicolas construite sur des ruine d'une ancienne église et ils ont retrouvé un bas relief daté de 1493, et le sacristain leur a indiqué qu'il y avait sous les ruines, des tombeaux .
la seconde piste, c'est la chapelle Sainte Eustache dont les fondations sont datées du XII ième siècle, ce lieu a été reconverti en centre d'exposition et il a subit de nombreux remaniements. Que pourrait on trouver dessous ? Nul ne sait. Mais au sol comme dans l'église Saint Nicolas, la fin des travaux est récente.
Un peu comme si nul ne voulait que l'on puisse chercher.
voilà où nous en sommes.
Si vous retournez à Chios, ces deux lieux sont intéressants, surtout saint Nicolas.
merci à vous
Les Amis de Jacques Coeur

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