Quelques éléments
du jardin du Moyen Âge avec l'exemple d'Ainay le Vieil
Quelques éléments
du jardin d'Ainay le Vieil
Le jardin bouquetier
Le long du canal, à l'ombre d'un
cyprès chauve et d'un chêne d'Amérique s'étend
une longue plate-bande rectangulaire composée de plantes
vivaces : ce sont des herbacées qui fleurissent durant
plusieurs années. Chaque année leurs tiges et leurs
fleurs meurent pour renaître à la belle saison.
Ces plantes sont de hauteurs différentes, de floraisons
échelonnées, de sorte qu'il y a toujours une variété
en plein épanouissement. En France, c'est au début
du XXe siècle que les vivaces, autrefois reléguées
au potager, ont été introduites dans les jardins.
C'est en Angleterre qu'au XIXe William Robinson, connu par son
livre " Les Jardins naturels " et Gertrude Jekkyll,
lancèrent la mode des jardins de vivaces. Depuis cette
première chartreuse, à la belle perspective sur
la statue de Pomone l'on pénètre successivement
dans les cinq jardins reliés par des arcades envahies
de fleurs.
La roseraie
Bordée par les Canaux du Grand Carré
de l'Ile et le Canal de Dérivation du Moulin, la Roseraie
présente une collection de roses anciennes aussi belles
qu'éphémères puisque la plupart ne fleurissent
qu'une seule fois, en Juin.
Dans la Roseraie, embaumée par les
innombrables parfums de roses, de nombreuses variétés
portent des noms historiques : Chapeau de Napoléon, Souvenir
de la Petite Malmaison, Impératrice Joséphine....
Colbert, une rose spécialement créée par
Delbard pour Ainay et baptisée en 1989 en hommage a un
passé glorieux, national et familial.
Il y a aussi des roses de collectionneurs renommées comme
la Sericea Pteracantha pour ses épines rouges, la Viridiflora
pour l'étrangeté de sa couleur verte, Chapeau de
Napoléon pour la mousse qui recouvre ses sépales
et Fantin Latour pour son odeur exquise et sa centaine de pétales
Verger sculpté
Ce verger présente les techniques
mises au point au XVIIe par La Quintinie au Potager du Roi à
Versailles. Il s'agit de formes fruitières multiples :
libres ou palissées dont la structure, parfaitement équilibrée
et la végétation réduite laissent passer
la lumière, permettant à la sève de nourrir
tous les fruits qui seront plus gros et plus colorés.
Des " formes palissées " faites de lattes et
de fils de fer permettent d'attacher et de diriger les branches
pour en faciliter la taille, soit en espalier le long des murs,
soit en contre-espalier lorsque les arbres sont sur un seul plan,
sans l'abri d'un mur. Par opposition, " les formes libres
" occupent un volume et leurs branches se dirigent dans
les trois dimensions. Ces deux types de formes sont obtenus par
des " tailles de formation "
Les plantes
dans un jardin du Moyen Âge
Le romarin
C'est une plante aromatique très
utilisée au Moyen Age, dans la cuisine le romarin était
le symbole de l'amour et de l'immortalité.
Parfois comme l'encens était hors de prix, nous utilisions
le romarin que nous faisions brûler dans les vastes pièces
du château d'Ainay le Vieil et dans la chapelle, en particulier
pour les cérémonies religieuses.
Le romarin était aussi utilisé en sirop avec de
l'eau de rose, du jus de panais, sorte de carotte du Moyen Âge,
que je prenais lorsque j'avais vertiges des évanouissements
ou encore des état de fièvre.
Lorsqu'il était cuit dans le vin, le romarin assurait
une bonne digestion et combattait les maux de ventre.
Dans certaines régions, les feuilles de romarin pouvaient
favoriser la conception, je l'ai utilisé pour ma cousine.
Au Moyen-Age il aussi faisait partie du " vinaigre des quatre
voleurs ", qui s'en frottaient entièrement le corps,
pour éviter d'attraper la peste. Ses fleurs seront distillées
au XV ème siècle et feront le renom de "l'eau
de la reine de Hongrie".
Les pivoines
Cette fleur magnifique existait à
mon époque mesdames et messieurs.
Mais elle servait sans doute à cause de sa forme et de
sa beauté à soigner les épileptiques.
Lorsque l'on utilisait la poudre de pivoine et du jus d'armoise,
on soignait les épileptiques et elle combattait aussi
les fièvres et aussi à ceux qui avaient perdu l'esprit.
Certains allaient mieux en suspendant une fleur à leur
cou.
Le tilleul
C'est une exception, car le tilleul qui est le symbole de la
fragilité, et bien il n'était pas connu au Moyen
Âge pour faire des infusions ou des tisanes. L'usage des
fleurs n'était pas entrée dans les traditions.
On utilisait les feuilles pour améliorer la vue et calmer
les douleurs.
L'Ail
Les manuscrits du Moyen Âge parlent
de l'ail bien avant que l'Histoire d'un roi de Navarre ne le
rende célèbre
.
L'ail est consommé cru ou parfois accompagnant d'autres
aliments.
En décoction ou alors en jus mais additionné de
vin, l'ai est diurétique, et digestif.
Mais attention les manuscrits nous mettent en garde : il ne faut
point en abuser,
Il faut en manger de manière modérée pour
que le sang ne s'échauffe pas trop à l'intérieur
de l'homme.
Il servait aussi à aromatiser des plats.
Sauge officinale :
Au Moyen-Age, la sauge officinale était
très employée pour ses vertus toniques et antispasmodiques,
ou bien comme remède gynécologique.
Pendant tout le Moyen Âge, elle reste une plante primordiale
et entre dans de très nombreuses préparations :
Eau d'arquebuse, Eau céleste, Eau impériale, etc.
Ce qui est confirmé par le dicton : "qui a de la
sauge dans son jardin, n'a pas besoin de médecin"
Les feuilles de sauge séchées sont un condiment
employé depuis l'antiquité.
La sauge était une des plantes salvatrices du Moyen Âge.
Reconnue par les Chinois, ces derniers n'hésitaient pas
à échanger leurs feuilles de thé les plus
précieuses contre des feuilles de sauge
Le pavot
Il était connu pour ses propriétés
narcotiques, mais il servait surtout utilisé pour faire
des emplâtres avec du pavot donc, mais aussi du lait de
femme et
. D'un blanc d'uf.
Quant aux fleurs de pavot, elles éliminaient les tâches
dans les yeux.
Dans un jardin du Moyen Âge
L'Absinthe
Selon la Médecine du Moyen-Âge:
l'absinthe avait des propriétés toniques mais était
également vermifuge.
L'absinthe mesure de 0,4 à 1 mètre. Elle pousse
en terrains secs et rocailleux, sur les terres incultes.
Cette plante stimule le système nerveux, apporte vitalité
et appétit, contribuant ainsi au bon fonctionnement du
foie et de l'estomac, elle est donc recommandée chez les
anémiques et les convalescents.
Au Moyen-Age elle était utilisée contre le mal
de mer et les nausées qu'il provoque. C'est un antinauséeux
de valeur. L'absinthe facilite les règles, les rend moins
douloureuses surtout quand l'inertie utérine en est la
cause principale.
Elle est un excellent vermifuge contre les ascaris et les oxyures
mais on doit bien sucrer au miel car c'est amer et il est difficile
de la faire accepter par les enfants...
L'Oignon
A la table médiévale,
on servait des plats d'oignons, de préférence cuits,
pour ne pas troubler la digestion. On accommodait les oignons
aux viandes et aux légumes. On leur prêtait de nombreuses
vertus bienfaisantes, ainsi s'en frotter les dents garantissait
une bonne hygiène buccale, broyés avec du vinaigre
et du miel, ils guérissaient les morsures de chiens enragés.
L'oignon donnait de l'appétit, relâchaient le ventre
et avaient la réputation d'accroître la semence
masculine
.
Le Persil
Il fut davantage cultivé au Moyen
Âge comme plante aromatique que pour ses vertus thérapeutiques.
Le Fenouil
le mot vient de foin, c'est une plante
qui vient de méditerranée et elle s'est répandue
avec les moines bénédictins. Le fenouil est très
apprécié au Moyen Âge, les fruits donnent
après mastication une bonne bouche, l'inverse de l'ail.
Le feuilles sont réputées
pour les maladies des yeux.
La racine est bonne pour purifier le
sang.
Le Coriandre
Le nom vient du grec Koris qui signifie
" punaise " à cause de son odeur lorsque la
plante est fraîche.
Les fruits sont inversement d'une bonne
odeur, très aromatiques, , ils sont employés dans
les confitures, les liqueurs et même la bière.
Au Moyen Âge, le coriandre est
utilisé car il aide à la digestion en chassant
les vents. Et oui.
Mais attention, le suc des feuilles
était réputé aussi toxique que la Ciguë.
La famille des sarriette
La sarriette a été propagée
par les moines bénédictins du Moyen Âge,
une plante utilisée pour les sauces et aussi comme médicament.
Par contre le thym et l'Hysope d ela même famille sont
peu utilisées.
Juste l'Hysope recommandée par
Sainte Hildegarde au XII ème siècle, contre l'enrouement,
les maux de tête et la " lèpre due à
la débauche ". Avec la Sauge et la Rue, Albert le
Grand en dit le plus grand bien.
La mandragore
La mandragore occupe une place sans
égale comme plante magique et dans toute l'Europe médiévale,
elle est crainte et respectée.
La forme particulière de la racine
a valeur de sorcellerie. Elle ressemble à un corps humain
. On se demandait même si la mandragore ne venait pas du
sperme des hommes pendus au gibet ou écrasé sur
les roues qui en se liquéfiant avec la graisse tombait
dans la terre et produisait ainsi cette plante.
Cette plante était un don des
dieux. Elle aurait des effets aphrodisiaques, et celui qui soufre
devrait en mettre dans son lit.
C'est aussi un narcotique, un stupéfiant
et pour la sortir de terre, ce n'était pas simple, avec
la main recouverte d'un tissu, on nouait une corde neuve autour
de la plante puis on l'attachait à la queue d'un chien,affamé,
afin qu'il arrache la plante, et celui-ci mourrait aussitôt
en raison d ela divinité de la plante.
La Belladone
C'est encore une plante de sorcières,
au Moyen Âge, c'est la belle dame... et le jus de belladone
était célèbre
Mais c'est sous forme de pommade qu'elle
est utilisée contre les névralgies, et pour résoudre
les tumeurs. mais ses gros fruits ont causé de nombreuses
intoxications.
Au Moyen Âge, pour récolter
la belladone, l'état de pureté le plus parfait
était exigé, ce qui ne se réalisait que
par la nudité complète.