Jean de Villages était
ce que l'on va appeler un facteur de Jacques Cur. On connaît
un peu de sa vie, mais surtout par rapport aux galées
de France.
Jean de Village qui avait épousé
Pérette Cur, nièce de Jacques Cur,
il était né à Bourges. Son père faisait
le commerce du drap dans cette ville et fournissait notamment
les religieux de la Sainte-Chapelle.
On connaît :
- Un oncle de Jean de Village s'appelait
Pons (ou Pion).
- Thomas de Village, cousin de Jean qui a été patron
d'une galée "La Madeleine".
Jean de Villages est né à
Bourges, tout comme Jacques Cur, voici ce qu'il dit en
1456 de sa vie :
" lui estant
jeune enfant, demourant en ladicte ville de Bourges, pour ce
qu'il avoit grant désir de soy advancer en faict de marchandise
.
Trouva moyen de servir ledict Jacques Cueur, lequel, certain
temps après qu'il fut avecques luy, pour la confiance
qu'il eust de luy donna grans charges en ses affaires et spécialement
sur mar, en la conduite et guidaiges de ses gallées sur
lesquelles il a faict et trafiqué le faict de marchandise
l'espace de dix à douze ans, et patronisé lesdictes
gallées et, en ce faisant, marchandé avecques les
Mores, Turcz et autres nations étranges".
C'est à partir de l'année
1447 que Jacques Cur va choisir les patrons de ses galées.
Il avait besoin d'hommes de confiance, et à ce titre,
Jean de Villages qui "était de la famille" fut
l'un d'entre eux.
Jean de Villages prit à cette date de 1447 le commandement
du navire "La Madeleine", remplaçant à
ce poste Michel teinturier.
Avec Jean Forest, Jean de Village était
le patron des "galées de France". On sait qu'il
expédia en 1450 un important chargement d'épices
vers Paris. Il s'agissait d'épices, de deux cents balles
de poivre et de gingembre. C'était en fait une expédition
vers Bruges.
Il semble même, à partir de
documents que Jacques Cur accueillait dans son hôtel
de Montpellier, pour y habiter plusieurs de ses patrons de galées.
Ce fut le cas de Guillaume Gimart, mais aussi de Jean de Villages,
puisqu'il est dit que "Jeanne, épouse de Guillaume
Gimart habitat régulièrement l'hôtel de Jacques
Cur à Montpellier, en compagnie de Perrette Cur,
nièce du maître épouse de Jean de Villages".
Fidèle parmi les fidèles,
Jean de Villages ira jusqu'à refuser en 1451 de remettre
au Roi Charles VII, les galées de France, alors que celles-ci
étaient la propriété de la couronne. Il
reconnaîtra plus tard qu'il avait alors fait une faute,
et que cela venait de sa loyauté envers Jacques Cur,
ce dernier n'aurait pas dû le "porter à une
telle insoumission".
Lorsqu'il reconnaît ses fautes, Jean de Villages avoue
qu'il a, dans ses voyages à Rhodes et au Levant, transporté
sans l'autorisation du roi "plusieurs fois de l'argent
blanc tant monnayé que en vaisselle en grande quantité
qu'il ne saurait déclarer"
Jean de Village ajoute aussi que l'argent
fondu à Rhodes étaient ensuite vendu à Alexandrie
et comportait la marque d'un trèfle. En fait, c'était
une imitation de la fleur de lys du roi Charles VII. Ainsi, Jean
de Villages était sans aucun doute, avec Guillaume de
Varye, le premier bras droit de l'argentier puisqu'il était
au courant de tout et en particulier du trafic illicite d'argent
vers le levant.
On cite aussi le don fait par Jean de Villages
au roi rené en Provence d'objets rares, lors d'un de ses
retours d'Egypte. En particulier "des dindons"
..
On sait aussi que Jean de Villages après
la disgrâce, va se réfugier à Marseille.
Là, le roi va le poursuivre, mais sans beaucoup de succès.
cette exigence paraissant alors "bien estrange, et
que le comté n'estoit que voisin non subgect du Roy ne
du royaume", et les Provenceaux ajoutaient qu'il
y aurait de très graves inconvénients pour qui
voudrait enfreindre ces conventions.
Et puis Jean de Villages est celui qui
va délivrer Jacques Cur alors en fuite dans le couvent
des Cordeliers de Beaucaire.
Il avait reçu un courrier de Jacques Cur devenu
célèbre, qui commençait ainsi :"mon
cher neveu
..", et dans cette lettre d'appel au secours,
très émouvante, on a un jacques Cur aux abois.
Il écrit encore "trouvez un moyen de luy aider
et de la jeter hors de là où il estoit et de lui
sauver la vie".
C'est ce qui se passera. Jean de Villages
va réunir une vingtaine d'hommes, aller à cheval
à Tarascon et traverser le fleuve pour entrer dans Beaucaire
puis dans le couvent, avec l'aide de pioches
.. Il récupérèrent
Jacques Cur, et fuirent à Port-de-Bouc puis en barque
jusqu'à Marseille.
Lorsque le procureur Dauvet voulut récupérer
les biens de Jacques Cur, il apprit que Perrette Cur,
l'épouse de Jean de Village avait fait mettre en lieu
sûr, tout ce qui avait de la valeur dans l'hôtel
de Montpellier, et les vêtements, orfèvrerie et
autres tapisseries seront envoyées en lieu sûr à
Marseille.
A partir de ce moment, Jean de Villages
va habiter Marseille et poursuivre le commerce, gérant
les biens de l'argentier de Bourges sans doute pour son propre
compte où celui de "la famille Cur".
Il va tout faire pour soustraire au roi de France les biens de
Jacques Cur. Il fera ainsi dépouiller le bateau
"La Madeleine" de tout ce qui pouvait servir à
la navigation et les avait revendu, ainsi en pièces détachées.
En février 1456, Jean de Villages
obtenait du roi de France des lettres de grâce et retrouvait
sa fonction importante de capitaine de galées du roi.
Notes sur Jean de Villages
Voir Jacques Heers = Jacques Cur
chez Perrin.
"Note sur la famille de Jean de Villages,
associé commercial et neveu de Jacques Cur".
Bourges 1900
Lettre de grâce délivrée en 1456.
Il y a peut-être d'autres renseignements
sur cette famille dans "Histoire du Berri" de Thaumas
de la Thaumasière et dans "Dictionnaire des familles
du Berry" de Petitjean de Maranssange. Ces deux livres sont
à la Bibliothèque Municipale.
Dans "les biens immobiliers de Jacques
Coeur à Bourges" par Jean Yves Ribault, on trouve
dans les comptes de 1407 - 1408 :
- "de Jehan de Villaige, marchant
de Bourges, pour ung accordement qui dehue estoit pour l'acquisition
d'ung hostel assis au poerier, acquis de Philbert Archambault,
à cause des cenbs Saint Ypolite... de ce XV sols tournois"
( archives départ du Cher 8 G 1634 f°29
Pour Jean Yves Ribault, Jean de Village
est peut être le père de Jean de Village, marié
à Perrette Coeur, elle-même soeur de Jacques Coeur.
Il était marchand drapier comme on le trouve dans la fourniture
de draps aux enfants de coeur de la Sainte Chapelle de Bourges
:
"... A Jehan de Village, pour avoir
livré pour lesditz enffans deux aubes de drap, pour faire
des chausses.... XXX sols tournois".
Cet article provient de demandes sur
Jean de Villages et Les Amis de Jacques Coeur ont bien le sentiment
de ne pas répondre aux questions posées.
Mais qui peut apporter des éléments
nouveaux sur Jean de Villages.
merci d'avance.
----- Message d'origine -----
De : etienne vaissiere
À : jacques-coeur@bourges.net
Objet : de Village
Bonjour,
Avez-vous des informations sur la famille de Village, amie de
Jacques COEUR ?
En particulier d'où est issue Marie Marguerite de Village
° ca 1610 qui x 02-02-1648 Jean FURET sr de Fontrobert, gendarme
ordinaire de la Reine.
Merci d'avance
Etienne VAISSIERE
52000 Verbiesles
AUTRE COURRIER
J'ai été très interessé par la visite
de votre site mais n'y ai pas trouvé réponse à
la question suivante: Jean de Villages, armateur et pirate marseillais,
a toujours été dit neveu de Jacques Coeur, mais
les généalogies classiques s'affrontent: Existe-t-il
des documents authentiques permettant de savoir:
- 1) s'il était bien l'époux de Perrette COEUR,
dite nièce de Jacques COEUR, auquel cas il ne serait que
le neveu par alliance de Jacques COEUR;
- 2) ou s'il était fils d'une autre Perrette COEUR, celle-ci
soeur de Jacques COEUR.
N'y aurait-il pas eu confusion entre 2
personnes du même prénom: un Jean I de VILLAGES,
beau-frère de Jacques COEUR, et un Jean II de VILLAGES,
neveu de Jacques COEUR, x p.c. 26/1/1466 Madeleine de PAZZI,
originaire de Tarascon, mais d'ascendance florentine.... Le Jean
de VILLAGES époux de Perrette COEUR étant alors
distinct du Jean de VILLAGES époux de PAZZI????
Merci de m'indiquer où trouver des indications fiables
et complètes sur
les frères et soeurs et neveux de Jacques COEUR et leurs
alliances....
Cordiales salutations,
François Roure