Jacques Coeur va beaucoup se dépenser
pour installer une route entre ses bases du centre de la France
(Bourges, Tours ... etc) et le Languedoc avec la possibilité
de s'en aller sur la Méditerrannée.
Passager d'une galère naufragée
revenant d'Égypte, Jacques Coeur fait son apparition dans
la région en 1432. La Peste Noire ravage le Languedoc
et Montpellier n'est pas épargnée.
Par la suite, Jacques Coeur sera pour la
ville un illustre bienfaiteur. Il est attiré par la réputation
de métropole culturelle de Montpellier et par ses relations
avec les pays arabes.
Et c'est à Montpellier que Jacques
Coeur va installer dans un premier temps ses bureaux du midi.
Pour Jacques Heers, il s'agissait de mettre la main pour le compte
du roi Charles VII, sur une façade maritime française,
entre la Provence du roi René et certains grands fiefs
du Languedoc qui ne reconnaissaient pas trop la puissance du
roi de France.
Vers 1445, en tant qu'armateur à
Montpellier, il entretient les voies maritimes, l'étang
de l'Or et la liaison entre le port de Lattes et Aigues-Mortes.
Un problème technique va apparaître
avec le port de Montpellier qui était à Lattes,
et dont le chenal s'ensablait. Des investissements et des travaux
étaient nécessaires.
La ville devient le centre de ses affaires.
Il envoie vers le nord à dos de mulets les épices,
sucre, coton et soie venus par la mer du Levant et d'Égypte.
Montpellier à cette époque
ne dispose pas de marché ni de bâtiments couverts
pour la vente, et avec des marchands locaux mais aussi des changeurs,
des armateurs et autres négociants en draps et toiles.
C'est Jacques Coeur qui va vouloir créer
à Montpellier un véritable comptoir, ce que le
roi Charles VII va écrire plus tard (1456) :
" .... ou temps que Jacques
Cueur gouvernait le fait de nostre Argenterie et estoit homme
de grande entreprinze .... entreprit defaire au plus bel lieu
de la dicte ville (de Montpellier ), une belle maison, appelée
Lotge des Marchans."
Tout un quartier marchand et d'entrepôts
lui doit sa création, c'est la Grande Loge des Marchands.
De nombreuses maisons de Béziers, Vias ou Pézenas
lui appartiennent mais aussi des demeures de Montpellier dont
l'hôtel des Trésoriers de France qui dit-on, était
surmonté d'un tour d'escalier si haute que Jacques Cur
pouvait voir arriver ses navires au Port de Lattes !
Jacques Coeur va donc s'implanter à
Montpellier mais il mettra aussi ses facteurs en cette ville,
près de l'église de Notre-Dame des tables et dans
les rues les plus fréquentées de la cité.
Jacques Coeur va contribuer à la
réalisation d'un très ancien projet destiné
à faire à Montpellier une Loge des Marchands identique
à ce qui se faisait à Perpignan, Barcelone ou Valence.
Michel Mollat écrit que Jacques
Coeur "acquit un terrain et fit construire sans regarder
à la dépense. Onze mois seulement suffirent pour
bâtir un édifice rectangulaire au centre de la ville,
face à l'Eglise Notre-Dame des Tables, comportant deux
étages et surmonté d'une terrasse".
Ainsi chaque étage contenait une
grande salle, un peu comme à Bourges, de 18 mètres
de longueur et 9 mètres de largeur. L'argentier participa
largement au financement de cette demeure, et une exonération
de taxe par le roi, fit le reste.
Il manque le programme ornemental, car
Jacques Coeur avait à la fin des travaux le regard tourné
vers Marseille !
Jacques Coeur fit construire aussi une
fontaine , la Font Putanelle, c'était en 1447 à
proximité de l'enceinte. On ne sait pas si cette fontaine
était du mécènat, ou si c'était pour
les teinturiers de Montpellier. Il aurait cherché à
développer la teinturerie en exploitant la graine d'écarlate
produite par le chêne kermès, soit en utilisant
le brésil importté d'Orient.
Mais un des grands problèmes de
Montpellier restait l'accès à la mer, par
le port de Lattes et ensuite par le canal qui pouvait
emporter les bateaux à Aigues-Mortes, par l'étang
de Mauguio. Ces passages étaient continuellement envasés.
A Lattes, le port de Montpellier, Jacques
Coeur va acheter un mas, celui d'Encivade pour avoir et construire
des entrepôts.
La rue de la Loge avec les orfèvres
et les changeurs, la rue de l'Aiguillerie et la rue Embouque
d'Or.
Outre la Font Putanelle, Jacques Coeur dote
Montpellier en 1447 d'une grande loge des marchands d'où
selon l'historien d'Aigrefeuille, le grand argentier pouvait
voir depuis la terrasse ses galées silloner la Méditerranée.
Cet édifice s'élevait à l'angle de la rue
de l'Aiguillerie et de l'actuelle rue de la loge, face à
l'entrée principale de l'église Notre Dame des
Tables.
Jacques Coeur possédait des entrepôts
et plusieurs maisons à Montpellier. Il habitait la plus
importante, qu'il avait fait construire et dans laquelle s'installeront
plus tard les Trésoriers de France. Elle abrite aujourd'hui
le musée languedocien de la société archéologique
de Montpellier.
Gloire montpelliéraine, c'est
au cur de la ville qu'une rue porte son nom.
Un écrit sur Montpellier et
Jacques Coeur (de
l'Office de Tourisme de Montpellier)
"Passager
d'une galère revenant d'Egypte, Jacques Coeur fait son
apparition dans la région en 1432. La Peste Noire ravage
le Languedoc et Montpellier n'est pas épargnée.
En cette période sombre, Jacques Coeur sera pour la ville
un illustre bienfaiteur.
Né à Bourges vers 1400, il
s'initie très vite au commerce méditerranéen.
Argentier de Charles VII, c'est à dire gestionnaire du
trésor royal, il est attiré par la réputation
de métropole culturelle de Montpellier et par ses relations
avec les pays arabes.
Vers 1445, en tant qu'armateur à
Montpellier, il entretient les voies maritimes, l'étang
de l'Or et la liaison entre le port de Lattes et Aigues-Mortes
.
La ville devient le centre de ses affaires. Il envoie vers le
nord à dos de mulets les épices, sucre, coton et
soie venus par la mer du Levant et d'Egypte. La ville marchande
retrouve son essor, les murs de Montpellier bénéficient
aussi de sa présence.
Tout un quartier marchand et d'entrepôt
lui doit sa création, c'est la Grande loge des marchands.
De nombreuses maison de Béziers , Vias ou Pézénas
lui appartiennent mais aussi des demeures de Montpellier dont
l'hôtel des Trésoriers de France qui dit-on, était
surmonté d'une tour d'escalier si haute que Jacques Coeur
pouvait voir arriver ses navires au Port de Lattes !
Finalement absorbé par son rôle
diplomatique auprès du roi, il est de plus en plus attiré
par l'essor de Marseille et d'Aigues-Mortes. Très jalousé
pour son immense fortune, il est arrêté pour malversations
en 1451, mais réussit à s'enfuir de prison au bout
de trois ans.
Gloire montpelliéraine, c'est au
coeur de la ville qu'une rue porte son nom."
http://www.tourinfos.com/fr/r0011/d0034/m0006/p000863.htm
Les biens de Jacques Coeur à
Montpellier vendus par le procureur Dauvet (selon M Mollat et
Guillot) :
- Grand'Maison, rue Embouque d'Or à
Montpellier
retenu pour le roi, puis vendu à
Jean Forestier.
- Deux emplacements à Montpellier
devant Notre Dame des Tarbes
vendu à Jamet Carcassonne, un bourgeois
de Montpellier.
- Une Etable à Montpellier
vendue à Philibert de Nèves,
un marchand de Montpellier.
- Une maison à Montpellier (Dauvet F 177)
vendue à Philippe de Crapona de
Montpellier.
- Le mas d'Encivade dans le canton de
Montpellier
vendu à Mathieu Savary et Michel
Teinturier de Montpellier.
la Fontaine avant la réhabilitation
de l'année 2006, elle en avait bien besoin.
Cette
fontaine que l'on peut voir uniquement en allant dans le lit
du ruisseau Verdanson (hors période de pluies et d'orages
sinon c'est très dangereaux) est due à Jacques
Coeur qui l'a payée avec ses deniers. Elle était
réputée auprès des Montpelliérains
pour la qualité de ses eaux.
Pour y accéder il faut prendre la rue des carmélites,
perpendiculaire à l'avenue Bouisson Bertrand. On peut
également la voir du dessus en se promenant sur l'avenue
Saint Charles juste au croisement de l'avenue Chancel.
la loge de Montpellier,
Histoire
: Projetée en 1377 par le duc d'Anjou, la loge ne sera
construite qu'en 1447, par Simon de Beaujeu, maître des
ouvrages royaux et Nicolas Bonicy maître-maçon,
grâce aux libéralités de Jacques Coeur.
Décoration intérieure en
1551 par le peintre Jean Canon ; après les troubles religieux
et le siège de Montpellier (1622) , l'édifice servira
de chapelle jusqu'en 1650, avant de retrouver sa fonction d'origine.
La petite loge y sera réunie en
1785. Vendu en 1793, l'immeuble sera démoli
Adresse : rue de la Loge
Type : Inventaire général
du patrimoine culturel
Epoque : 2e quart 15e siècle (détruit) ; 16e siècle
(détruit)
Année de construction : 1447
Auteur(s) : Beaujeu Simon de (maître de l'oeuvre)Bonicy
Nicolas (maître maçon)
Crédits : Descossy, Michel - © Inventaire général,
ADAGP
communiqué par François Rouger
à suivre